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[Site] Vainqueurs Concours Fanfiction Hiver 2012
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Vainqueur de la Catgorie Romance : Mara Schaeffer
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Ensemble
Elle dtourna les yeux pour les poser sur le sol, la gne l'empchant de soutenir son regard. Elle sentait la chaleur teindre ses joues de rouge, l'humiliant davantage. Quelle idiote elle faisait ! Elle ragissait comme une gamine, pas comme l'adolescente forte et mature qu'elle prtendait tre !
Comme si c'tait la premire fois. La premire fois que l'un d'eux prononait sans y penser des paroles au double sens compromettant, qu'ils trbuchaient malencontreusement l'un vers l'autre. Que leurs corps se touchaient par mgarde, que leurs regards se croisaient au mauvais moment, qu'un sourire les faisait rougir, qu'ils ne savaient plus quoi dire. Que leurs mains se frlaient.
Et pourtant, elles firent bien plus que se frler, lorsqu'elle sentit des doigts hsitants caresser les siens, avant de les enserrer dans une tendre treinte. Elle sentit son rougissement s'accentuer et son cur s'affoler, signe qu'elle perdait le contrle de son habituel sang-froid.
Mais rien de comparable cependant, ce qu'elle ressentit lorsqu'enfin elle se risqua lever les yeux, sachant pourtant que si leurs regards se croisaient maintenant, elle ne serait plus capable de les sparer. Plus capable de feindre, de s'chapper.
Et c'est exactement ce qui arriva.
Ses yeux bruns se plongrent dans les siens, plus sombres encore, et il raffirma sa prise sur sa main, pour lui demander de ne pas l'abandonner, pas maintenant. Pas alors qu'ils pouvaient enfin tre seuls. tre francs.
Elle pouvait voir ses joues aussi rouges que les siennes, son regard fuyant, ses gestes malhabiles, et dans le sourire timide qu'il lui ddia, qu'il tait peu prs aussi angoiss qu'elle propos de ce qui allait se er. Si jamais quelque chose, enfin, arrivait.
Elle lui rpondit par un autre sourire, voulant le rassurer sur ce qui la terrifiait elle-mme. Il le lui rendit. Et a lui suffisait.
Leurs mains se serrrent dans une poigne plus intime mais galement plus ferme, au fur et mesure que leurs visages se rapprochaient, jusqu' ce qu'elle sente son souffle se mlanger au sien. Ils restrent cette hauteur plusieurs secondes sans jamais sparer ni leurs mains, ni leurs regards, se jaugeant, se dfiant, peut-tre. Attendant de voir qui ferait le prochain pas.
Elle fut incapable de le savoir. Si elle s'tait penche ou si lui s'tait avanc vers elle. Tout ce qu'elle savait, c'est que quelque chose de doux et mouill s'tait pos sur ses lvres, et qu'il s'agissait sans doute de la sensation la plus agrable qu'elle ait jamais sentie.
Elle ferma instinctivement les yeux lorsque la pression se fit plus forte, et se laissa rellement aller lorsqu'elle sentit un bras fin mais puissant enlacer sa taille et la tirer doucement en avant, l'invitant se rapprocher de lui, ce qu'elle fit bien volontiers. Elle a elle-mme la main dans les cheveux de son partenaire, et entrouvrit la bouche.
Mais ce fut tout. Rien de plus qu'un malhabile entre les lvres de deux adolescents inexpriments. Mais il s'agissait dj en soi d'un pas considrable en avant. Une tape qu'elle ne croyait plus pouvoir er avec lui. La sensation qu'elle avait ressenti lorsque leurs bouches s'taient touches, leurs mains tes, leurs corps s'appuyant doucement l'un sur l'autre...
Cela ne dura pas plus de cinq secondes, mais lorsqu'ils se sparrent et qu'elle ouvrit nouveau les yeux, elle put lire dans les siens qu'il en avait profit autant qu'elle. Et qu'il voulait plus.
Mais ils ne pouvaient pas. Pas maintenant, pas encore. Pas tant qu'ils n'avaient pas mis les choses au clair. Il le savait aussi bien qu'elle.
Ils devaient le dire, une bonne fois pour toute.
- Je...
- Yumi...
Ils sursautrent en chur, et se sparrent instinctivement, cherchant nerveusement des yeux la source de ce bruit soudain. Il leur fallut plusieurs secondes pour se rendre compte de l'endroit o ils se trouvaient ( savoir, au gymnase, plus prcisment assis sur le carrelage froid du vestiaire des filles), et qu'il ne s'agissait que du portable de Yumi, dans la sacoche qu'elle avait dlaisse derrire elle durant l'attaque. L'adolescente s'en saisit d'un geste vif et maladroit, encore bouleverse par l'enchanement des faits, et jeta un il l'cran du tlphone, se demandant qui avait eu l'audace de les interrompre ainsi : Jrmie.
Elle posa nouveau son regard sur lui, et s'excusa d'une moue, sachant qu'elle ne pouvait pas ignorer cet appel aprs avoir failli mourir (encore). Il lui rpondit d'un haussement d'paules, et dtourna les yeux, mal l'aise.
Ce soudain manque d'intrt la drangea. Avait-il dj chang d'avis ?
Lasse, elle finit tout de mme par dcrocher, et tenta de ne pas laisser sa voix trahir son mcontentement.
- All...
- Ah, Yumi !! Enfin. Comme tu ne dcrochais pas, j'ai crus que... J'tais sur le point d'appeler... a va ?
- a va, Jrmie. On est ensemble et on n'est pas blesss.
Ensemble.
- Tu es sre ?
- Oui, ne t'inquite pas.
Ils taient ensemble.
- Tant mieux. De notre ct a va aussi, la tour a t dsactive avec succs.
- On avait remarqu...
- Puisque tout le monde va bien, j'imagine qu'on peut er autre chose .
Physiquement. Ils taient ensemble. Dans la mme pice. Cte cte.
- Oui, je ne pense pas qu'on ait besoin de retour vers le , je... ? s'interrompit-elle, sentant une pression sur son paule.
Et sentimentalement ? Qu'taient-ils ?
- e le moi.
Cet ordre soudain la surprit, suffisamment pour qu'elle ignore les appels de Jrmie, qui, voyant qu'elle n'avait pas pu finir sa phrase et ne rpondait plus, commenait s'inquiter de nouveau.
Sr de lui, il sourit nouveau, et tendit la main en direction de l'appareil, ritrant silencieusement sa demande. Il avait l'air de bien meilleure humeur que quelques secondes auparavant, semblant s'tre libr d'un poids, ou avoir pris une dcision. Aprs un instant de doute, elle lui tendit machinalement son tlphone, et patienta.
- All ?
- Yumi ?
- Non, c'est moi.
- Ah ! Je commenais me demander ce qui vous tait arriv. a va ?
- On ne peut mieux. En fait, je ne me suis jamais senti aussi bien. Yumi ne put s'empcher de rougir, ce qui n'eut pour rsultat que d'agrandir son sourire. Il reprit cependant trs vite son srieux, sentant l'incomprhension totale du blond. Jrmie, c'est propos du Retour vers le . J'ai surpris une discussion entre le Proviseur et Jim juste avant de redre Yumi, et mon avis, ils en savent trop. Leurs doutes vont finir par aboutir quelque chose, et ce quelque chose, c'est le labo.
- Je vois. Ce ne serait rien que la, quoi, cinquime, sixime fois ?
- On ne peut pas prendre de risque.
- Oui, mieux vaut viter toute intrusion tant qu'on le peut. Retour vers le dans moins de deux minutes. Prparez-vous, je prviens les autres.
- Compris.
Sans laisser le temps Yumi de protester, il raccrocha, et lui rendit son bien. Elle le serra entre ses mains une seconde, ne sachant pas trop quoi dire, avant de se risquer.
- Alors, on retourne , finalement ?
- Oui, c'est plus sr.
- Je vois.
Il y eut un silence tendu. Bien qu'il ne dura qu'une demi-minute, il leur sembla ternel.
Yumi soupira. Elle aurait d s'y attendre. Retour la case dpart.
- Qu'est-ce qu'il se e ?
Et il osait le lui demander, en plus.
- Rien.
Il insista, videmment.
- Yumi, qu'est-ce qu'il y a ?
Elle sut tut un instant, hsitante. Au point o elle en tait...
- On retourne vers le .
- Oui.
- Pour sauver des vies, viter des problmes. Effacer ce qui est arriv. Oublier les vnements s. Comme si de rien n'tait.
Il ne lui rpondit pas. Et elle, vraiment lasse, cette fois, se redressa, pour se lever. Elle ne tenait pas tant que a ce que le Retour l'attrape dans cette position, au sol, et dans une situation si misrable.
Mais une main, puissante, mais avec suffisamment de douceur pour ne pas la blesser, la retint, et l'attira de nouveau au sol. Elle essaya de ne pas croiser son regard mais n'y arriva pas. Il ne sourit pas, ne fit aucun geste, ne dit pas un mot, mais son regard profond parlait pour lui.
Moi, je ne vais pas oublier.
Et elle lui sourit.
Ensemble. Pas seulement physiquement. C'tait bien plus encore.
Et lorsqu'il l'attira lui, et a ses bras autour de ses paules, elle ne rsista pas, et posa sa tte contre son torse. Enfin.
- Prte pour le Retour vers le , Yumi ?
- Oui.
Elle tait prte pour n'importe quoi, maintenant.
Ils continurent marcher pendant encore quelques mtres, dans un silence pesant qui frisait le ridicule.
Tant d'attente pour cela ?
Ils s'arrtrent d'un mme mouvement, et se jetrent un regard dsol et plein d'espoir la fois, attendant chacun que l'autre ne se dcide. Ce qui n'arriva pas.
Elle soupira. Gnial.
Pourquoi avait-elle d tomber amoureuse d'un garon aussi ferm qu'elle ?
Une sonnerie leur indiqua que les cours taient finis pour les plus petits (les leurs ayant finis en avance aujourd'hui), et la cour se remplit soudainement d'une multitude de gamins se rjouissant de leur libert nouvelle ( ! Saint weekend).
Ils savaient pourtant tous deux parfaitement que leurs amis (libres de cours galement) ne les redraient pas pour autant. Jrmie tait trop occup avec son SuperOrdinateur d'amour, et sa dulcine devait l'accompagner (et sinon, tant pis, cela ne ferait qu'une autre dispute entre le couple non avou). William tait puni, et Odd, srement en train de courir les filles. En bref, rien de nouveau.
Ou presque.
Il y avait bien quelque chose de neuf. Quelques chose d'inattendu (ou plutt de fichtrement attendu et espr), quelque chose qu'elle dsirait depuis neuf jours.
Neuf jours, c'tait la date de la dernire attaque qu'ils avaient d contrer, et o elle et son ami avaient failli perdre la vie dans des conditions ma foi fort dsagrables, chose devenue assez habituelle depuis deux ans de lutte.
C'tait galement la date de a .
Elle ne savait pas encore quel nom lui donner.
Le premier pas ? L'aveu ? L'Incident des vestiaires ? Halleluja ?
Le baiser sonnait trop vident, et y penser lui donnait des frissons.
Ensemble , sans doute, tait le plus appropri.
Et en plus d'une semaine, ils n'avaient pas eu un moment pour eux. Ils taient toujours accompagns, et lorsque l'un d'eux tentait une feinte pour s'loigner et permettre au deuxime de le redre, quelqu'un de joyeux, innocent et exalt se proposait toujours pour l'accompagner, et ne comprenait jamais (ou ignorait) les sous-entendus pour l'en dissuader. Dans la plupart des cas, il s'agissait d'Odd, ou de Sissi (l'envoyer patre tait tout de mme plus simple), mme si Aelita pouvait galement plaider coupable.
L'aprs-midi, inutile d'en parler. Yumi avait plusieurs examens prparer, et Ulrich avait commenc les siens le jour mme o elle avait fini. Le destin avait visiblement attendu patiemment qu'ils ne fassent le premier pas pour mieux les sparer. Un vrai comique, ce destin.
Cela faisait plus d'une semaine, donc, que Yumi attendait avec impatience d'tre seule seul avec son meilleur ami afin de mettre enfin les choses au point. Et dans son regard et son attitude ces derniers jours, elle savait qu'il voulait la mme chose.
Alors pourquoi, POURQUOI, maintenant qu'ils avaient enfin le temps et l'occasion de s'loigner du monde, et de ne vivre un instant que pour eux, est-ce qu'aucun d'eux n'avait la moindre ide de quoi dire ?
Elle en avait prvu des scnarios. Des dialogues, des monologues, des questions, des rponses. Elle aurait d savoir, par exprience, que rien ne se ait jamais comme on l'esprait ; mais le stupide espoir de contrler la situation l'avait gagne, et elle n'avait pas su y rsister.
Ils changrent quelques paroles sans intrt, supposes librer la tension accumule, ce qui ne servit rien. Ils taient un cas perdu, ils l'avaient toujours t. Pourquoi insistaient-ils ? Ils taient incapables d'tre heureux ensemble.
Son expression, lorsqu'elle lui annona qu'elle devait partir, lui fit mal, mais elle ne se laissa pas abattre. Qui sait, peut-tre qu'ils y arriveraient demain ; demain, bien sr.
Et elle partit.
Ou plutt, failli partir. Une main la prit par le bras et la tira doucement en arrire, d'une faon semblable celle qui l'avait fait, neuf jours plus tt. Elle ne put empcher son cur de battre nouveau la chamade, et se retourna vivement, pleine d'un nouvel espoir, fivreuse presque, et ouvrit la bouche pour parler.
Fivreuses, c'tait la sensation que donnaient galement les lvres qui emprisonnrent les siennes, l'empchant de se plaindre, de rtorquer, de rpondre.
Elle n'essaya pas vraiment.
C'tait suffisamment bon pour qu'elle se taise. Mais pas assez pour qu'elle oublie une heure de silence et deux longues annes de non-dits. C'est donc consciemment qu'elle s'en spara lentement mais srement, ne laissant entre leurs visages que la distance suffisante pour le dcider parler, et pour lui permettre elle de s'loigner s'il essayait nouveau.
Mesure de scurit inutile, me direz-vous. Il tait bien trop occup se maudire pour son attitude si stupide. Qu'est-ce qu'il lui avait pris ?!
- Dsol... Je... n'aurais pas d faire a.
Elle ne lui rpondit pas, et attendit, patiente. Ce qu'il prit comme un mauvais, trs mauvais signe.
- Je... enfin... Je ne voulais pas, enfin si, je voulais mais... Pas comme a. Je suppose que je n'aurais pas d... dsol. rpta-t-il. Je comprends si tu m'en veux, et...
- Je n'ai pas essay de t'en empcher.
Il se tut son tour, soudain clair par cette vrit, laquelle il n'avait mme pas rflchi, trop angoiss par la raction de sa compagne.
Elle fit une moue amuse, tant le changement entre son air timide vers une stupeur rvlatrice lui semblait drle. Si elle avait pu, elle l'aurait pris en photo.
Il y eut un autre moment de silence, moins tendu, o ils changrent des regards et sourires entendus.
- Dsol quand mme. J'aurais pu mieux m'y prendre.
- Sans doute, oui.
- C'est que, a fait plus d'une semaine que j'y pense, je n'ai pas pu m'en empcher.
Il pouvait accepter que cela l'amuse, mais pas au point d'clater de rire comme s'il n'tait pas l. Son sourire laissa place un geste renfrogn, alors qu'il lchait son bras.
- Oh, ne te fche pas. Je plaisante. C'est juste trs drle, la faon dont tu as dit a. a donne l'image du garon dsespr l'ide de er un quart d'heure avec la super cheerleader du lyce.
- Tu vois trop de films amricains.
Mme si cela y ressemblait un peu. Sauf que Yumi valait mille pom-pom-girls (surtout en tenant compte que Sissi avait finalement ret leurs rangs).
Il finit par sourire aussi, posa sur elle son regard sombre, et fut accueilli par le sien, noir. Leur cas n'tait pas si perdu que cela, tout compte fait.
Ils se rapprochrent nouveau, d'une faon assez subtile, chacun cherchant ne pas brusquer l'autre. Leurs bras se rencontrrent nouveau ; pour se sparer ensuite, et entrelacer doucement leurs corps.
Ils voulaient la mme chose, a, il en tait sr. Mais il savait galement, que rien de tout cela ne serait complet, s'il ne prononait pas les mots qui lui brlaient les lvres depuis deux longues annes. S'il ne mettait pas un point final cette relation pseudo-amicale, ils allaient tous les deux le regretter, longtemps, trs longtemps, des annes, qui sait.
Le regard tendre de sa belle lui donna le courage pour enfin se lancer, et se rapprochant un peu plus d'elle, il se dcida parler.
- Yumi... Par rapport l'autre jour, je voulais te dire...
Si Xana ne tuait pas Jrmie trs rapidement, c'tait lui qui s'en chargerait.
Mme Yumi, bien duque, laissa chapper un juron (enfin, il supposait que c'tait un juron. Son japonais ne s'tait pas vraiment amlior, mais il savait reconnatre un ton insultant quand il en entendait un).
Trop attel au code de tout bon Lyok-Guerrier, il libra une de ses mains pour se saisir de son portable, et l'ouvrit avec une mauvaise humeur non feinte. Et ne fut pas spcialement surpris.
- Xana.
Les deux adolescents soupirrent en chur, et changrent des excuses silencieuses. Ils savaient tous deux que ce genre d'urgence ne pouvait pas attendre, et se dire les choses ainsi tout en courant pour lutter contre une entit malfaisante tait tout sauf une dclaration idale.
Ils se le diraient, plus tard. Ou menaceraient Jrmie pour qu'il les renvoie de ses doigts magiques cet instant prcis, au pied des arbres du petit bois, o ils avaient t sur le point d'tre enfin vraiment ensemble.
Et ensuite, ils le tortureraient sans piti jusqu' ce qu'il ne se dclare Aelita, et tout le monde serait enfin heureux (Odd et William taient bien assez grands pour se dbrouiller tout seuls).
C'est donc ainsi qu'ils coururent en direction des gouts, prts se battre sans relche contre leur ennemi de toujours. Ensemble.
Elle se laissa tomber sur sa couche, les yeux grands ouverts, les jambes serres, et se demanda comment elle tait arrive l. C'tait comme si elle s'tait vanouie et venait de se rveiller, quelques heures plus tard. Et elle se sentait mal.
Elle jeta un coup d'il la pice, et eut besoin de plusieurs minutes pour reconnatre sa chambre. Elle peru aussi les voix inquites de ses parents, chuchotant quelques pas de sa porte. Et eut l'trange sensation que l'on parlait d'elle. Qu'avait-elle fait, cette fois ?
Elle avait du mal reprendre ses esprits, mais tenta tout de mme de calmer sa respiration, alors qu'elle tenait contre son cur son coussin, voulant se tranquilliser.
Elle ne pouvait pas. Les larmes n'avaient pas encore sch. Elle les sentait encore dvaler le long de ses joues, pour tomber au fond de la mer, cette eau meurtrire, qui l'avait trahie.
Ils y avaient tant de fois chapp. Elle, la premire, y avait survcu de nombreuses fois. Y avait succomb un jour, mais avait t sauve par le maladroit Odd et le sacrifice d'Aelita.
Elle sentait toujours le de sa main dans la sienne. Et celui de la pierre, s'effritant entre ses doigts.
Elle ne pouvait pas acc Jrmie. Il avait eu ses propres problmes, et avait d quitter l'Ordinateur en pleine bataille.
Ni ne pouvait s'en prendre Aelita. Elle avait fait de son mieux pour les aider. Et avait cru, jusqu'au bout, qu'ils s'en taient sortis tous les deux.
Tout s'tait si vite. Aelita avait atteint la Tour, et l'avait dsactive. William, qui s'tait fait dvirtualiser, avait d accompagner Jrmie. Elle ignorait o se trouvait Odd ; peut-tre tait-il galement hors-jeu.
Tout ce qu'elle savait, c'est qu'il avait t touch, et que le choc l'avait envoy jusqu' la limite de la falaise. Il avait tent de maintenir son quilibre, mais lorsqu'un second rayon l'atteignit, il ne put rien faire d'autre. Elle, si.
Elle ne s'expliquait pas comment elle avait pu le rattraper en aussi peu de temps, avec son pouvoir inutilisable et sans vhicule ni armes. Ni comment elle avait pu saisir sa main d'un ct et le rebord de la roche de l'autre en plein saut. L'amour, sans doute.
Elle se souvenait de larmes de rage se dversant sur sa peau, alors qu'elle s'efforait de ne pas lcher prise, entrane vers le bas par le poids de son compagnon. Ses paroles, lorsqu'il lui avait conseill de le lcher, disant que tomber tous deux tait inutile. Qu'il ne lui en voudrait pas.
Mais elle, elle s'en voudrait. Ou que croyait-il ? Qu'elle pourrait se regarder encore dans une glace, er son propre reflet, en sachant qu'elle avait abandonn celui qu'elle aimait ?
Elle se rappelait de la Mer Numrique. Attendant juste qu'ils ne tombent pour les accueillir.
Elle avait peru un cri de peur d'Aelita, qui venait de sortir de la Tour. Le bruit de battements d'ailes indiquait qu'elle venait vers eux, pour les sortir de l, enfin. Le son d'un laser, aussi, la percutant en plein vol, la faisant tomber au sol. Les pas d'un Krabe, dsireux de l'achever. Personne ne l'avait vu venir. Ils avaient pourtant nettoy le terrain.
Elle avait raffirm sa prise autour de sa main, lorsqu'elle avait senti ses doigts glisser lentement entre les siens. Ce geste n'avait eu pour seul rsultat que lui faire perdre un peu plus son appui sur la roche. Elle sentait l'nervement d'Ulrich, sous elle, se maudissant. Il ne pouvait rien faire sans craindre qu'elle ne tombe, ni l'attaquer dans cette position.
Le Krabe ne prit mme pas la peine de les approcher, alors que l'elfe se dbattait encore entre ses pattes. Les dvirtualiser ce stade serait inutile ; attendre qu'ils finissent la Mer serait beaucoup plus gratifiant.
Et finalement, cela arriva. Elle n'en pouvait plus. Et savait que c'tait inutile. Elle ferma les yeux une seconde, et lorsqu'elle les ouvrit nouveau, elle tombait aux cts de son samoura, alors qu'un cri de dsespoir rsonnait dans tout le territoire. Un bruit de laser lui indiqua que son amie s'tait faite dvirtualiser. Et elle ne s'inquita plus pour rien.
Ce n'tait peut-tre pas une aussi mauvaise mort. Elle allait partir avec lui, en fin de compte. Dvirtualiss pour l'ternit, voyageant ensemble dans les mandres du Net. Rien ne pourrait plus les sparer, dsormais.
Deux mains se posrent sur ses paules, et la retournrent en plein vol. Tout ne dura que quelques secondes, et pourtant, elle savait qu'elle ne l'oublierait jamais.
Son samoura lui faisait face, dsol. Il ne voulait pas cela ; elle ne le mritait pas. Elle essaya de lui sourire, pour lui prouver que ce n'tait rien ; tout irait bien. Parce qu'ils taient ensemble.
Elle sentit ses lvres, sur les siennes, pour la troisime fois. Le , sur le monde virtuel, tait distant et proche la fois, doux et lectrisant. Ce n'tait pas dsagrable.
Ils se sparrent, lentement, et se sourirent. Et finalement, aprs deux ans d'attente, il le lui dit.
- Je t'aime, Yumi.
Ce furent ses dernires paroles, avant qu'une lame ne transperce brutalement son corps de part en part. Elle ne savait mme pas d'o il l'avait sortie, croyait qu'il n'avait plus d'arme.
La dernire chose dont elle se souvenait, fut deux portes s'ouvrant devant ses yeux, et une lumire aveuglante. Elle s'tait croule au sol, et deux bras avaient tent de la soutenir.
Mais ce n'taient pas ses bras. Ils taient trop prs. Et il ne pouvait pas s'attaquer lui-mme.
Son amie avait tent de la redresser, et la questionnait, panique. Des voix masculines, au niveau suprieur, les avaient appeles, leur demandant ce qui se ait. Mais elle ne rpondit pas. Elle ne dit rien, ni elle, ni eux, et se contenta de fermer les yeux, alors que quelques larmes coulaient nouveau librement.
Il ne lui avait mme pas laiss le temps de lui dire je t'aime .
...
Elle n'avait aucune ide de ce qui s'tait ensuite. Si Jrmie l'avait cherch sur le Net ou non, quelle conversation ils avaient eu. Qui avait t le premier du groupe l'accompagner dans ses pleurs ; le premier baisser les bras. Elle ignorait mme comment elle tait retourne chez elle, si elle avait mang ou non, ni combien de temps avait depuis.
Tout ce qu'elle savait, c'est qu'il l'aimait, qu'il tait parti, et qu'il l'avait laisse seule, de nouveau. Et qu'elle l'aimait toujours. Ou plus.
Elle resserra sa prise sur son coussin noy de larmes, et baissa la tte, son corps pris de soubresauts. Elle ne pouvait pas encore accepter que c'tait fini. Il devait y avoir un moyen. Jrmie avait su la sauver, elle. Le cas tait diffrent, mais la situation la mme. Ils ne pouvaient pas l'abandonner...
Pas comme lui venait de l'abandonner, elle. Pas comme lui venait de lui ouvrir son cur, pour briser le sien en mille morceaux l'instant suivant. C'tait injuste, et cruel.
Et elle pensa, cet instant, qu'elle aurait encore prfr mourir avec lui, que vivre sans lui.
- C'est impossible... Juste impossible.
Elle entendait peine la voix du jeune scientifique, alors que le sang avait atteint ses joues, son visage, et son corps entier, et qu'elle sentait une intense chaleur la gagner. Elle avait encore du mal croire ce qu'elle voyait, que c'tait rel.
Il lui sourit, doucement, patient, attendant qu'elle se fasse l'ide. Qu'elle y croie.
- C'est impossible, compltement impossible... Ne t'approche pas de lui, Yumi !
Elle fit un pas maladroit en arrire. Seule au milieu du Cinquime Territoire, seulement en compagnie de Jrmie, derrire son cran. Et de lui, bien sr.
Et dire qu'elle avait failli rejeter cette mission. La premire en un mois.
La premire, donc, depuis que lui, tait parti. Elle ne s'tait plus montre capable de lutter leurs cts, de vivre cette double vie, alors qu'eux s'occupaient de faire croire au monde qu'Ulrich avait simplement disparu, faute de corps montrer. Ils avaient eu bien du mal crer quelque chose que les autorits avaleraient, et elle, de son ct, tait reste part. Ils avaient essay de l'expliquer aux autres en disant qu'elle tait juste atteinte par sa disparition ; Odd avait mme prononc le mot petite amie . Elle ne s'en proccupait pas tellement, en fin de compte. Plus rien ne lui importait vraiment.
Ils avaient continu lutter contre Xana, et avaient tent de l'animer reprendre le combat. Se venger de la perte d'Ulrich. Mais a n'avait aucun sens. Cela ne le ferait pas revenir. Et elle n'en avait plus la force.
Ses amis, sa famille, ses professeurs, plus personne ne la reconnaissait. L'adolescente mature et forte avait disparu pour laisser place un pantin sans motion qui semblait vivre comme un automate, suivant une routine sans saveur.
Aelita fut la premire leur ordonner qu'ils la laissent tranquille. Elle essayait toujours de la consoler, se sentant en partie coupable de ne pas avoir pu intervenir. Tous se sentaient mal pour ne pas avoir pu agir, sans compter la perte d'un ami cher, mais aucun ne pouvait comprendre comment elle, elle se sentait. L'envoyer un psychologue n'avait servi rien, bien que ses parents insistent ; elle ne pouvait dfinitivement pas lui raconter comment celui qu'elle aimait s'tait sacrifi pour la sauver alors qu'ils luttaient contre une entit virtuelle voulant conqurir la Terre. Et mme si elle avait pu, cela n'aurait rien chang.
La voix de Jrmie la rappela la ralit.
- C'est impossible. Les donnes, l'ADN, tout est exactement comme avant ! C'est...
Il ne russit pas finir sa phrase, mais elle le devinait sans grande peine.
Il l'avait prsent comme une urgence. L'ordinateur avait dtect ce matin une activit anormale sur le Cinquime Territoire, et il avait besoin qu'ils aillent faire une inspection. Tous avaient donn leur accord, mais au final, rien ne s'tait comme prvu. Un court-circuit l'cole avait oblig William y rester ; Aelita avait d partir avec les Subdigitals le matin mme pour un essai, et bien qu'elle ait assur venir dans l'aprs-midi, un souci lectrique l'empchait de prendre la route, et les musiciens refusaient de la laisser rentrer pied sur une aussi longue distance ; quant Odd, il tait rest bloqu dans un ascenseur quelque part en ville juste aprs l'appel de Jrmie. Tant d'incidents lectriques n'avaient fait qu'alerter un peu plus le blond, qui avait d se retourner vers sa dernire carte : Yumi.
Elle avait tait plus que rticente, mais force de la supplier, elle avait accept de reprendre les armes au moins pour cette journe. Elle avait plong sur Lyok (sur la Banquise, au moins ce n'tait pas le mme territoire), puis avait gagn Carthage.
Et elle l'avait trouv, l, devant elle, souriant. Il l'avait salu avec bonne humeur, et s'tait approch, semblant plus qu'heureux de la voir. Mais elle avait recul.
Quelque chose n'allait pas. Elle l'avait vu tomber, avec elle, vers la Mer Numrique. Elle avait tait dvirtualise avant qu'il ne l'atteigne, mais les recherches de Jrmie prouvaient qu'il avait disparu dans le rseau. Cela ne pouvait pas tre lui.
Sans compter que quelque chose, dans sa faon de parler, de lui sourire, ne collait pas. Il agissait comme si il ne l'avait pas vue depuis des semaines, oui, mais pas comme si la raison de cette sparation tait une mort atroce. On aurait dit qu'il revenait de vacances.
Mais les paroles de Jrmie rsonnrent dans son esprit, alors qu'elle continuait le dvisager. Tout tait correct chez lui. Le costume, les armes, l'ADN, les donnes. Tout.
C'tait lui.
- Ulrich... ?
L'adolescent lui sourit nouveau, et fit un pas vers elle. Voyant qu'elle ne reculait plus il continua, jusqu' arriver deux mtres d'elle. Et il lui parla enfin, d'une voix si douce, si chaleureuse. Aimante.
- Tu m'as manqu, Yumi.
Les doutes de Jrmie ne lui importaient dj plus. Ses propres doutes, son malheur, ses pleurs, et le fait qu'elle croyait encore l'avoir perdu pour toujours quelques secondes auparavant, tout fut balay par ces cinq mots, prononcs d'un ton si tendre.
Ignorant les conseils du blond, elle se jeta dans ses bras, et laissa quelques larmes, de bonheur cette fois, s'chapper, alors qu'elle sentait les bras du brun se refermer autour d'elle. Il la soutint ainsi pendant plusieurs minutes, caressant son dos, ses cheveux, tentant de tranquilliser la jeune fille, qui, aprs plus d'un mois, se laissait enfin aller.
Lorsqu'ils se sparrent, vinrent les explications. Ulrich se souvenait de l'incident, mais partir du moment o Yumi avait lch la falaise, tout n'tait que trs vague. Il ne se souvenait plus vraiment de ses derniers instants, ni de ce qui tait arriv dans la Mer Numrique. La dernire chose dont il se souvenait, c'tait d'tre seul sur Carthage. Il avait appel plusieurs fois ses amis l'aide, et avait essay de quitter la salle pour tenter de redre la Tour du Cinquime Territoire (tout ceci expliquait l'activit suspecte dtecte), mais rien n'y avait fait. Son age dans le rseau l'avait rendu non seulement amnsique, mais galement indvirtualisable : il se trouvait dans le mme tat qu'Aelita auparavant.
Alors que Jrmie bossait pour tenter de calibrer le Code Terre sur lui, Yumi et Ulrich rent un moment ensemble. Bien qu'il ne se souvienne pas de leurs derniers instants, ses sentiments n'avaient pas chang, et c'tait tout ce qui comptait.
- Yumi...
- Oui ? fit l'adolescente, la tte appuye contre son paule.
- Qu'est-ce que fabrique Jrmie, exactement ?
- Il va utiliser le Code Terre sur toi ; ne t'inquite pas. Ds qu'il aura fini, on gagnera une tour, et tu reviendras avec nous. Elle se tut un instant. Avec moi.
- Oui... avec toi. Il lui sourit. Mais o, exactement ?
- Eh bien, sur Terre. Elle frona les sourcils. la maison.
- Oh... Mais Jrmie va venir, lui, non ?
- Mais bien sr que non, enfin. Il ne vient jamais sur le terrain.
- Mais enfin, il DOIT venir. Et les autres aussi !
- Pourquoi le feraient-ils ?
Il se rtracta lgrement, recula. La japonaise releva la tte, et chercha son regard.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Vous ne restez pas avec moi ?
- Si bien sr... Jusqu' ce que tu puisses partir aussi.
- Mais, c'est impossible. Je ne peux pas partir !
- Ulrich, calme-toi... C'est seulement temporaire... Tout va s'arranger.
- Mais enfin... Il m'a dit que tu resterais ici, avec moi.
- Quoi ? la guerrire recula elle-mme d'un pas, pour mieux le regarder Qui t'a dit a ? Jrmie ?
- Xana.
Yumi se tut, incapable de rpondre. Il essaya de la reprendre dans ses bras, mais elle lui chappa, et recula de deux mtres, sans cesser de le regarder.
- Ulrich... Qu'est-ce qu'IL t'a fait ?
- Rien ! C'est pour notre bien.
- Quoi...
- Il a dit que vous deviez tous venir sur Lyok, et qu'on serait heureux. Qu'il ne voulait plus la guerre, qu'on pourrait rester ici pour toujours, sans plus nous proccuper de ce qu'il se erait dehors. Aprs une seconde, il afficha une mine peine, alors que le ton de sa voix diminuait. Il a dit qu'on pourrait rester ensemble...
Il y eut un long silence, emplit de regards distants, certains choqus, et d'autres, emplis d'une tristesse touchante. L'adolescente se sentit coupable lorsqu'elle perut la tristesse et l'motion d'un Ulrich se sentant abandonn. Elle ressentit l'envie, le besoin, de se rapprocher, de le tenir dans ses bras, de le consoler, et de lui promettre de toujours rester avec lui, qu'ils ne le laisseraient jamais tomber. Qu'ils resteraient sur Lyok s'il le fallait. Parce qu'elle l'aimait.
Et elle se rendit compte de combien cette arme tait dangereuse.
Elle recula de plusieurs pas, sre d'elle, dsormais.
- Yumi...
- Non. Tu n'es pas lui. Tu ne l'as jamais t.
Elle le savait maintenant. Xana avait pu regrouper les donnes perdues dans le rseau pour redonner vie Ulrich ; mais ce n'tait plus le mme.
- Bien sr que c'est moi !
- Tu es Ulrich. Mais pas MON Ulrich.
Il ouvrit de grands yeux, choqu. Comme s'il venait de comprendre.
- Yumi...
- Jrmie !
Il venait de comprendre qu'elle ne l'aimait pas. Pas lui.
- Jrmie, vite ! Xana l'a manipul !
Il l'observa s'loigner de lui, cherchant sortir de la salle. Impossible. Lui avait dj essay.
Sa mchoire se serra, alors qu'il toisait celle qu'il aimait et qui le fuyait, dsormais. Et il sut que c'tait inutile.
- Il m'a dit que a se erait comme a.
La guerrire s'arrta, pour le regarder, de loin. Elle se sentait suffisamment mal aprs avoir tait ainsi berne, que voulait-il d'elle exactement ?
- Il m'a dit que tu ne me croirais pas. Que tu me rejetterais. Mais je ne l'ai pas cru, tu sais ? Parce que je t'aimais. Et je pensais que toi, tu m'aimais. Je le pensais vraiment.
- Je...
- Supersprint.
Elle ne put rien entendre de plus. L'attaque la prit de plein fouet, et l'envoya frapper contre le mur. Elle n'eut mme pas le temps de ragir, de dgainer, avant de sentir une lame transpercer son abdomen.
Elle put juste lever la tte avant d'tre dvirtualise, et croisa le regard de son ancien amant. Un regard empli de haine, et de rage.
- Adieu, Yumi.
Le silence dura plusieurs secondes encore. Odd fut le premier le rompre.
- Et donc, en gros... Qu'est-ce qu'on fait ?
Il dut prendre son mal en patience avant d'obtenir une rponse, mais celle-ci finit par venir, d'un Jrmie mal l'aise.
- Il faudrait rechercher dans le rseau, fouiller dans les donnes d'Ulrich, savoir ce que Xana a modifi chez lui.
- On pourrait le rcuprer ?
Le jeune scientifique jeta un coup d'il Aelita, qui l'observait de son regard plein d'espoir, celui qui le poussait toujours continuer mme lorsqu'il tait bout. Que lui rpondre ?
- C'est difficile dire... Il est un alli de Xana, maintenant.
- Je l'ai t aussi, et vous m'avez libr...
- Ce n'est pas la mme chose, William. Il avait pris le contrle de ton esprit et de ton corps, avait fait de toi son esclave. D'aprs ce que j'ai pu voir, Ulrich est libre. Xana ne lui ordonne rien, il le conseille. Lui indique ce qui d'aprs lui serait le mieux, il sme le doute en lui. Il a lav son cerveau, l'a rendu plus docile, pour lui faire croire que les nouvelles valeurs qu'il a acquises sont de lui, alors que c'est Xana qui les lui a inculques. Il est persuad de lutter pour la bonne cause, il croit agir de son propre chef, sans comprendre qu'il est manipul, parce qu'il n'est pas manipul directement.
- En fait, c'est nous les mchants, maintenant.
- Exact. Parce que ce qu'il fait est bien. C'est diabolique.
Ils restrent en silence un moment de plus.
- Mais il faut qu'on essaye...
- On va essayer, Aelita. Mais je ne promets rien. C'est quelque chose de bien plus complexe que le cas de William.
- Mais si c'est une manipulation psychologique, mme si il a aussi modifi son cerveau, on devrait pouvoir le faire douter de Xana, non ?
- Peut-tre...
Et un moment de plus. Chacun se dpartageant entre l'espoir de pouvoir retrouver leur ami et la crainte de le perdre nouveau. Odd reprit la parole.
- Et s'il nous attaque, on fait quoi ?
- On se battra. Et on le vaincra, toutes les fois ncessaires.
Tout le groupe se retourna vers le fond de la salle, choqu. L se trouvait Yumi, appuye contre le mur. Elle n'avait pas dit un mot depuis qu'elle avait expliqu la situation, et s'tait content d'couter. Mais elle en avait plus qu'assez, de doutes et de thories.
- Comment ?
- Ou on le rcuprera, ou on l'liminera. Mais je ne vais pas laisser Xana l'utiliser comme un vulgaire jouet plus longtemps.
Oh que non, elle ne le laisserait pas. Elle tait reste en arrire trop longtemps. Il tait temps, maintenant, de reprendre les armes, et de lutter pour ce qui tait important.
Xana n'avait pas trouv suffisant de tuer Ulrich ; il lui fallait aussi le manipuler, le modifier sa guise, et l' comme arme. Il avait bafou sa mmoire, et tout ce en quoi Ulrich avait cru, tout ce pourquoi il s'tait battu.
Elle voyait clair dans son jeu, dsormais. En empchant les autres guerriers d'aller voir Ulrich, Xana esprait que Yumi s'y rendrait, et succomberait la douceur de son guerrier disparu. Il s'attendait ce qu'elle ne pose pas de question, ce qu'elle se contente de profiter de son bonheur retrouv, tant qu'elle pouvait rester avec lui. Elle l'aimait, non ? L'amour faisait faire tant de btises...
Mais l o Xana avait commis une erreur, c'est lorsqu'il avait cru qu'elle ne remarquerait pas la diffrence. Qu'elle se ficherait que le nouveau Ulrich lutte contre son propre camp, qu'elle l'accepterait comme il tait, par amour.
Elle allait lui dmontrer, dsormais, quel point il avait tort. Elle lutterait jusqu'au bout pour rcuprer son Ulrich, et si c'tait impossible, elle respecterait son dernier choix, celui de mourir dans l'honneur et en sachant qu'elle vivrait, et l'liminerait. Parce que c'tait ce qu'il aurait voulu. L'amour ne la freinerait pas, cette fois.
Parce qu'il n'tait plus le guerrier qu'elle avait aim. |
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Vainqueur de la Catgorie Action : Rmi B.
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Notes :
L'action de ce rcit se droule aprs l'pisode 30 (de la saison 2) du dessin anim ( Un grand jour ), le Cinquime Territoire a donc dj t dcouvert mais pas le Cur de Lyok, William trane dj dans les pattes de nos hros au collge, Aelita vit sur Terre et s'y est dj bien adapte mais a toujours le pseudo-virus en elle, les vhicules sont dj oprationnels et les lyok-guerriers savent dj que le Retour dans le Temps renforce X.A.N.A, qui a par ailleurs dj cr les tarentules mais ne s'est pas encore chapp dans le rseau Internet mondial.
Bien que suivant de temps autres les news sur codelyoko-fr.telechargertorrent.org, et attendant impatiemment la diffusion de Code Lyok : volution , je ne lis presque jamais (par manque de temps) les fan-fictions. J'ai nanmoins rapidement parcouru le topic pour m'assurer que mon titre n'tait pas dj utilis. Toute ressemblance scnaristique avec un rcit dj publi ne serait que purement fortuite et me dsolerait grandement.
Blackout
_ Ainsi, 78% de la production franaise d'lectricit provient des centrales fonctionnant l'nergie nuclaire.
Madame Hertz enclenche alors la diapositive suivante dans l'appareil, faisant apparatre une photographie satellite de la de nuit.
_ Comme vous pouvez le constater, il faut bien toutes ces centrales pour alimenter en lectricit la socit d'aujourd'hui de jour comme de nuit. Une panne gnralise serait catastrophique. Cette image nous montre clairement, si je puis dire, l'importance de cette nergie, on peut suivre presque tous le rseau routier de notre pays rien qu'avec les lampadaires. Et mme en journe, comme en ce sombre jour d'hiver, l'lectricit est utilise parfois plus que de raison. Rien que dans cette salle, outre les lampes et le projecteur, il y a une armoire lectrique qui alimente les gnrateurs pour les laboratoires, l'alarme-incendie et...
La professeur de physique s'interrompt. Tous les appareils lectriques qu'elle vient de citer cessent tous de fonctionner en mme temps.
_ Allons bon ! Restez calmes les enfants.
Devant ses lves qui commencent s'impatienter et chahuter, l'enseignante en physique/chimie se dirige vers l'armoire lectrique, tente en vain de renclencher le disjoncteur, va regarder quelques secondes dans le couloir dont elle teste l'allumage des nons, puis va jeter un il par la fentre.
_ Bon, eh bien... a semble tre une panne de secteur. Je m'tonne que le gnrateur de secours du btiment des sciences ne se soit pas encore mis en route... Enfin, de toute faon c'est l'heure. Pour demain, vous me lirez la leon page cinquante-sept de votre manuel et ferez les exercices un, deux et trois page cinquante-huit. Bonne fin de journe les enfants.
Alors que les collgiens quittent la salle pour retourner vers leurs chambres en cette fin de journe, l'insparable bande se runit.
_ C'est normal ? demande Ulrich Stern Jrmie Belpois.
_ Bah coute, on dirait... Le Super Scan ne dtecte rien. Je lance un Scan l'ancienne pour tre sr, mais priori c'est une bte panne de secteur. rpond le jeune surdou en refermant son ordinateur portable qu'il avait ouvert ds le dbut de la panne durant le cours. Ce qui est bizarre, c'est que le gnrateur du collge ne se soit pas mis en route. Tout est encore teint, mme la cuisine alors que a doit tre l'heure o Rosa prpare le dner.
_ Ah non ! Je suis pas d'accord, moi ! Ce soir, c'est couscous-boulettes et il est hors de question qu'une panne de courant me prive de ce festin ! proteste Odd Della Robbia.
_ Je rve ! La ville est dans le noir et il ne pense qu' son estomac... rit Yumi Ishiyama qui vient de redre le groupe aprs son propre cours.
La joyeuse bande monte alors vers la chambre de Jrmie pour er la fin d'aprs-midi avant l'heure du dner.
Deux heures plus tard, le courant n'est toujours pas rtabli. Au rfectoire, au grand dsespoir d'Odd et avec toute la comion de Rosa, le couscous-boulettes est remplac par des fruits, des lgumes et des crudits (avec des miettes de thon), menu trs dittique, de temps en temps a ne peut pas faire de mal dixit le proviseur Delmas venu donner les consignes aux internes pour une nuit sans lectricit et leur expliquer que le gnrateur lectrique connaissait quelques problmes techniques. Juste avant l'extinction des feux (blague du surveillant Jim Morals, qui sur le coup se trouve trs drle), Jrmie vrifie le Scan, qui s'avre ngatif. Ce soir-l, en plein mois de fvrier, les collgiens se couchent donc tt.
Le lendemain, toujours pas d'lectricit. La ville commence tre en moi. Les produits prissables, n'tant plus tenus au frais, pourrissent rapidement. L'conomie est peu peu paralyse, les commerants ne pouvant pas ouvrir leurs boutiques et les industries faire fonctionner leurs usines. Pire, le froid commence se faire sentir dans les foyers fonctionnant au chauffage lectrique. Au Collge Kadic, les cours sont suspendus jusqu' nouvel ordre, tandis que la batterie de l'ordinateur de Jrmie achve de se dcharger.
_ Quand mme, c'est bizarre. On finit de djeuner et on fonce l'usine. dclare le blondinet lunettes devant ses amis runis au rfectoire.
_ T'appelles a "djeuner" ? remarque tristement Odd en contemplant l'ai malheureux sa pomme et ses deux biscottes. Je croyais que le petit djeuner tait le repas le plus important de la journe, a promet pour la suite... Heureusement qu'il me reste des barres chocolates dans la chambre !
_ J'appelle Yumi. annonce Ulrich.
_ Te fatigues pas, l'antenne-relais est hors service, y'a plus de rseau. lui rpond Aelita.
Le quatuor rcupre la belle japonaise la sortie du prfabriqu et la bande au complet se dirige vers l'usine dsaffecte non loin du collge.
_ Au fait, s'interroge soudain Yumi, le Supercalculateur ne risque pas d'tre touch par la panne ?
_ Non, la rassure Aelita, il fonctionne avec une pile nuclaire l'uranium, sinon je serai dj dans les vap'. Et si X.A.N.A. est dans le coup, il ne prendrait pas le risque de se dtruire lui-mme.
Une fois dans l'imposante salle cathdrale et aprs avoir atteint le sol aprs une descente en rappel depuis l'tage priv d'escalier, force est de constater que l'lvateur ne fonctionne pas non plus, et les collgiens doivent faire un long dtour parmi les anciennes salles souterraines de l'usine pour parvenir au laboratoire. Jrmie Belpois prend son poste.
_ Alors, voyons voir... Ah d'accord...
_ Quoi ?! demandent en chur les autres.
_ La panne touche galement les rseaux de transmission secondaires de l'usine. Les scans que j'ai lanc hier ont en fait tourn sur une image squentielle prise l'instant t lors de la dernire sauvegarde du systme sur mon ordinateur et...
_ Temps mort Einstein. lance Ulrich alors qu'Odd fait semblant de ronfler sur son paule.
_ Bah... En gros, depuis la panne, la transmission ne s'effectue plus entre le Supercalculateur et mon ordi. J'ai lanc un Scan sur des donnes primes depuis deux jours. Il y a bien une tour active sur le Territoire de la Fort.
_ Chouette ! Enfin de l'action ! s'exclame Odd en se dirigeant vers le monte-charge.
_ Jrmie, tu es sr que la pile alimente aussi les scanners ? s'inquite Aelita.
_ Heu... On va rester prudents. Je vais dvier une partie de l'nergie du Supercalculateur vers la salle des scanners et vous allez er un par un.
Sitt dit, sitt fait. Le jeune informaticien s'en va bidouiller quelques fils au sol tandis que ses amis descendent l'tage infrieur par l'chelle en se moquant d'Odd qui commenait s'nerver sur le bouton de l'ascenseur avant de se rappeler que plus rien ne fonctionne. Une fois devant les scanners, honneur aux dames, c'est Yumi qui s'avance la premire tandis que Jrmie effectue les manipulations habituelles devant son cran o dfilent les profils virtuels des lyok-guerriers.
_ Transfert Yumi. Scanner Yumi. Virtualisation. Et de recommencer l'opration trois fois de plus. Quelques minutes plus tard, la bande au complet est sur Lyok, sur un sentier troit et bois baign d'une lueur crpusculaire typique du Territoire de la Fort. La tour active est devant vous, au nord-ouest. Je vous envoie vos vhicules. Attention au comit d'accueil. Une tarentule, quelques kankrelats et deux krabes au menu.
_ Arrte ! Tu me donnes faim... lance Odd en sautant sur son Overboard. Se battre sans rien avoir dans le ventre depuis la veille, a devrait tre interdit par les lois de la guerre ! X.A.N.A. n'a aucun honneur !
Sous les rires exasprs du reste de la bande, tout le monde s'lance en direction de la tour.
Les monstres numrs par Jrmie sont bien l, en embuscade. En peu de temps, les lyok-guerriers sont en vue de la tour, situe au centre d'une plateforme boise spare du sentier (qui s'largit et encercle ladite plateforme) par un tang combl de quelques souches flottantes.
_ Coucou les poux ! Oul ! a pullule dis donc ! Quelqu'un a du shampooing ? plaisante Odd en ant au-dessus des cinq kankrelats dont il attire l'attention et qui lui dcochent aussitt une vole de tirs mal ajusts.
La diversion est parfaite. Les cratures en oublient les autres terriens qui leur foncent dessus. D'un matre coup de katana combin la vitesse de son Overbike, Ulrich tranche net deux adversaires. Deux autres subissent le mme sort de la part de l'ventail de Yumi lanc depuis l'Overwing, et le dernier est achev d'une flche laser magistralement expdie de loin par Odd.
_ Oh ben alors ? C'est dj fini ? C'est trop facile ! Rien qui soit digne d'Odd le Magnifi... ! Ouch !
Le blond vantard n'a pas le temps d'achever sa tirade, frapp de plein fouet par un laser bien ajust qui lui fait perdre l'quilibre et le jette bas de son vhicule qui va se poser sur un tronc un peu plus loin. La voix de Jrmie rsonne alors.
_ Moins trente points de vie l'impact, Odd. Et moins cinq pour la chute... Gaffe au krabe derrire toi !
Se relevant rapidement, le chat violet se trouve face son agresseur, un krabe l'air patibulaire (mais presque) qui l'encadre d'une vole de tirs et tente de le placer entre ses pattes pour l'annihiler d'un coup de son puissant laser ventral. Odd en est rduit tirer en vain ses flches laser contre la solide carapace du monstre et se couvrir derrire son bouclier, pouss inexorablement par la crature qui avance vers le bord du sentier et le gouffre de la mer numrique.
_ Bah alors, Odd le Magnifique ? On digre mal les fruits de mer ? Impact !
Surgissant de derrire le krabe et de toute la vitesse de son Overbike, Ulrich coupe littralement en deux le monstre en enfonant son sabre dans le ventre mou sous la carapace. Alors que la crature explose, Odd se dpche d'aller rcuprer son Overboard qui gt quelques pas. peine l'a-t-il rcupr qu'il lui explose dans les mains, tandis que lui-mme est projet quelques mtres plus loin par un puissant tir.
_ Odd ! Moins quarante points de vie, il ne t'en reste plus que vingt-cinq ! Fais attention ! L'autre krabe arrive ! s'inquite Jrmie.
_ J'aimerais t'y voir ! lui rtorque le lyok-guerrier en s'enfuyant vers les arbres.
_ Et c'est encore moi qui vais te sauver la mise ! Qu'est-ce que tu ferais sans moi ? Aouh ! Tout sa fanfaronnade et encourag par ses rcents succs, le jeune samoura se prpare un nouveau age en Overbike pour venir en aide son ami quand le krabe, en se retournant brutalement, lui envoie un coup parfaitement ajust courte distance avant de se reconcentrer sur le flin mauve. Ulrich tombe lourdement, son vhicule glissant sans dommage sur le sentier.
_ Ulrich ! Moins cinquante points de vie ! Vous perdez trop de vie les gars, faites un peu attention ! s'emporte le binoclard devant son cran.
Pendant ce temps, Della Robbia, profitant de l'instant d'inattention de son adversaire, grimpe un arbre et se laisse tomber sur la carapace du krabe.
_ Eh Ulrich ! Tu croyais quand mme pas me voler la vedette ? Flche laser !
Quatre coups bout portant dans l'il-cible sur le dos du monstre renvoient celui-ci l'tat de poussire numrique dans une explosion fracassante qu'Odd esquive en sautant au dernier moment.
Tandis que les garons se dptrent ainsi tant bien que mal des krabes, les filles foncent aux commandes de l'Overwing en direction de la tour. Elles sont accueillies par un vritable barrage antiarien manant de la tarentule en poste au plus prs de la tour active. Le vhicule encaisse un coup dans le bouclier avant, est dstabilis mais rsiste. La geisha envoie alors d'un geste rageur son ventail sur le monstre, mais ce-dernier n'a aucun mal le parer d'un tir bien ajust.
_ Aelita et Yumi ont besoin d'aide ! annonce Jrmie aux deux combattants masculins de la troupe qui se mettent immdiatement en route avec l'Overbike.
_ Yumi ! J'ai une ide ! dit soudain Aelita. Tourne autour de la tour et attire le feu de la tarentule. Je me charge du reste !
_ Aelita, qu'est-ce que tu as en tte ? Sois prudente ! s'inquite son soupirant rest sur Terre.
_ T'inquite ! C'est Odd qui m'a appris a !
_ Ouais... Bah... Justement, c'est pas fait pour me rassurer...
_ J'ai entendu ! s'insurge le susnomm en mettant pied terre et en sautant de souche en souche pour redre la plateforme de la tour.
L'Overwing commence alors une srie de cercles autour de l'difice, poursuivi par les tirs de la vindicative tarentule... qui s'arrte soudain de tirer pour entreprendre de er de l'autre ct de la tour lorsqu'elle constate qu'Aelita n'est plus derrire Yumi sur le vhicule. Pour cause, la faveur de l'abri temporaire du btiment, l'elfe a saut en marche pour se rceptionner juste devant la tour dans laquelle elle pntre sans tre inquit par le dfenseur de X.A.N.A. alors occup par Yumi.
Aelita s'avance au centre de la plateforme, monte d'un tage par lvitation, se positionne devant un cran qui apparat alors, y applique la main, son nom s'inscrit... et soudain la tour se dsactive.
_ Hein ?! s'tonnent d'une mme voix la jeune fille et Jrmie.
_ Je n'ai rien fait Jrmie !
_ J'ai vu a Aelita ! C'est incroyable, la tour s'est dsactive toute seule ! On dirait que X.A.N.A. jette l'ponge !
L'tonnement profond des lyok-guerriers conscutif cette annonce est mis profit par la tarentule qui dvirtualise Odd (en quilibre sur une souche quelques mtres de la plateforme) d'une salve meurtrire, juste avant de s'attirer un ventail fatal de la jeune japonaise qui n'avait rien perdu de la scne.
Alors que Della Robbia sort du scanner l'air vex et avec sa rplique favorite C'est vraiment trop injuste... , dans l'usine comme sur Lyok, on ne sait trop que faire... Soudain, une alarme retentit sur l'un des crans de Jrmie.
_ Mais qu'est-ce que c'est que ce bazar ? Tour active, Territoire du Dsert. Foncez la Tour du age !
Les trois survivants du combat prennent alors le chemin de ladite tour, Aelita remonte sur l'Overwing derrire Yumi et pose voix haute la question que tout le monde pense tout bas.
_ Jrmie ? quoi joue X.A.N.A. ?
_ a... J'aimerais bien le savoir...
Quelques minutes plus tard, les lyok-guerriers, de toute la vitesse de leurs vhicules, s'engouffrent dans la Tour du age, sont aspirs dans les profondeurs numriques et resurgissent dans une tour similaire dont ils sortent. Le paysage est alors radicalement diffrent. Du sable et du roc formant des plateformes oranges sous un soleil de plomb, perte de vue.
_ La tour n'est pas trs loin au sud, en terrain dcouvert aprs une fort de pics rocheux. Soyez prudent, le comit d'accueil est plus srieux que tout--l'heure. Il y a au moins quatre krabes, deux tarentules et un mgatank. Et ils sont planqus dans les rochers. numre le jeune surdou depuis son cran de contrle sous le regard inquiet et quelque peu jaloux (ou dpit) d'Odd.
Effectivement. Peu de temps aprs, en s'engageant au travers des monolithes qui les sparent de la tour, les collgiens se trouvent face un meurtrier tir nourri qui les encadre. Les filles sont les premires tre atteintes. L'Overwing, peu maniable et assez gros, fait une cible idale. Quelques tirs encaisss l'avant et il explose dans les mains de ses conductrices qui se retrouvent projetes terre, en terrain dcouvert.
De son ct, Ulrich s'en tire mieux grce la capacit d'acclration de son Overbike. Zigzagant entre les perons rocheux, il dcoupe un premier krabe en ant dessous en utilisant la mme technique que sur le Territoire de la Fort. Puis, il bascule sur le ct et projette son vhicule sur une tarentule qui se retrouve crase et dtruite contre un rocher. Cette action lui a permis de sauter sur une colonne rocheuse d'o il bondit sur le dos d'un second krabe, qu'il extermine ( Impact ! ) d'un coup de katana en pleine cible.
Pendant ce temps les filles avancent sous un tir crois relativement prcis qui oblige Yumi de nombreuses esquives et utiliser son ventail pleine capacit dfensive. C'est finalement Aelita qui les sort de ce mauvais pas en utilisant son don de synthtisation qui rige un mur de sable entre elles et les cratures, laissant le temps Stern de redre les lyok-guerrires et la troupe d'avancer de faon significative vers son objectif.
Soudain, le bruit d'un tir particulirement puissant rsonne sur le territoire. Pulvrisant le mur de sable et les rochers sur son chemin, un faisceau rouge se dirige droit vers les jeunes hros. Yumi se jette sur Aelita, la pousse hors de la trajectoire meurtrire et est dvirtualise, frappe de plein fouet. Le chemin vers la tour active est nanmoins libre.
_ Fonce Aelita ! s'crie d'une mme voix Jrmie depuis l'usine et Ulrich qui s'lance l'aide de son Supersprint droit vers le mgatank responsable de la perte de la geisha.
Alors que la fe rose court vers l'difice, le samoura se rue sur le monstre sphrique, qui a nanmoins le temps de refermer son armure et de s'loigner de son adversaire. L'adolescent n'a pas le temps de faire quoi que ce soit d'autre. Il se retrouve encercl par les deux krabes et la tarentule encore actifs, et rapidement pris sous un meurtrier tir crois, que son habilet dfensive au sabre ne lui permet pas de er bien longtemps. Plusieurs lasers ent sous sa garde et il est renvoy sur Terre sans plus de crmonie.
Aelita est alors quelques mtres de la tour lorsque le halo rouge, caractristique d'une activation par X.A.N.A., disparat.
_ Jrmie ! La tour s'est encore dsactive !
_ J'ai vu ! Entre quand mme Aelita, la tour est neutre, je te ramne ! La mission est un chec.
Hlas, l'hsitation a t trop longue. Alors que la jeune fille aux cheveux roses reprend sa course, une violente et brve tempte de sable se lve et la cloue sur place. Lorsque le vent et le nuage de poussire se dissipent, deux krabes barrent le age Aelita et la repoussent d'un vigoureux coup de pattes qui l'expdie entre les griffes de la tarentule. Horrifie, la lyok-guerrire recule pour se retrouver dos au mgatank lui aussi revenu.
_ Jrmie ! Au secours ! Les monstres ! Ils m'empchent de er !
_ Oui. Et il y en a d'autres qui arrivent. Trois krabes, deux tarentules et un mgatank supplmentaires. Essaye de forcer le age Aelita, les monstres ne peuvent pas te tuer sans tuer X.A.N.A., ils ne te feront rien ! C'est du bluff !
Mais les efforts de la jeune fille sont vains. Chaque tentative de age en force se solde par un coup de patte qui l'loigne chaque fois un peu plus de la tour. Par ailleurs, les mgatanks prennent un peu de champ et commencent faire feu sur l'difice.
_ Jrmie ! Les mgatanks ! Ils dtruisent la tour !
_ X.A.N.A. veut t'empcher de rentrer. C'est un pige ! Tu es toute seule Aelita, tu dois er ! lui rpond le surdou au bord des larmes.
C'est alors que, des confins du Territoire du Dsert, se fait entendre un cri sinistre, aigu et glatineux, qui fait s'exclamer de terreur les cinq adolescents.
_ La Mduse !
X.A.N.A. a en effet fait sortir ce terrible monstre du Cinquime Territoire. Cette crature s'en est dj prise plusieurs fois Aelita, l'enserrant dans ses tentacules pour lui soutirer des informations, sans que Jrmie puisse encore tre sr des objectifs de X.A.N.A. concernant cette tactique. Mais jamais encore elle n'avait quitt l'enceinte de Carthage. C'est Yumi qui, reprenant la premire ses esprit, consulte les crans et encourage la jeune fille virtuelle.
_ Aelita ! La Mduse est l'autre bout du territoire, elle vient d'apparatre, tu as plusieurs minutes devant toi, ne panique pas et fonce !
Aelita tente alors le tout pour le tout. Utilisant pour la seconde fois son don de synthtisation, elle fait disparatre le sol sous les pattes des monstres qui l'encerclent. Les cratures, impuissantes, sont prcipites dans la mer numrique. Se concentrant davantage, la combattante fait cette fois-ci apparatre une erelle vers la tour. Puis elle se prcipite sur ce pont fragile, que deux faisceaux lasers des mgatanks viennent heureusement pulvriser trop tard. L'elfe pntre dans la tour, fortement branle par les coups rpts des monstres.
_ Jrmie ! Dpche-toi ! La tour ne rsistera pas longtemps !
En sueur, le jeune intello tape, tout tremblant, le code ncessaire la matrialisation d'Aelita, handicape par un virus implant par X.A.N.A. lors de sa premire matrialisation et qui la lie lui.
_ Code : Terre.
Le soir-mme, dans la chaufferie du Collge Kadic, un dortoir improvis est mont par Jean-Pierre Delmas, Rosa et Jim, tous trois aux petits soins pour les internes n'ayant pu rentrer chez eux. Une trentaine de collgiens se retrouve ainsi emmitoufle dans les couettes et couvertures sorties pour l'occasion, devant un bon feu de bois ronflant dans la chaudire du collge, en train de dguster du couscous ( sans boulettes, dsole Odd, elles se sont gtes dixit la cantinire) et de la soupe chaude mijote par Rosa au-dessus du foyer. Et dans un coin, nos cinq hros, Yumi Ishiyama comprise aprs avoir demand l'autorisation ses parents. Profitant d'un moment o l'auditoire est tout entier acquis au professeur d'E.P.S. qui raconte ses aventures du temps o il tait garde-frontire russe sur la cte arctique de la Sibrie, les lyok-guerriers font le point.
_ Bon, tu nous expliques Jrmie ? Et simplement. demande Ulrich.
_ Bah en gros, X.A.N.A. fait les choses en grand. D'aprs l'historique du Supercalculateur, il a activ une demi-douzaine de tours depuis avant-hier. Et tout--l'heure, aprs le Territoire du Dsert, il en a activ une sur le Territoire des Montagnes. Et chaque fois, il frappe une centrale lectrique diffrente, met hors-service tous les systmes de production tout en s'assurant de court-circuiter les gnrateurs de secours. C'est tout le centre du pays qui est dans le noir en ce moment et a s'tend. En plein hiver, dans notre socit actuelle, l'lectricit est vitale. C'est vraiment dangereux comme attaque. Blackout total. Dj qu'au bout de deux jours c'est la galre intgrale, je vous laisse imaginer dans une semaine...
_ Plus de chauffage, plus de denres prissables, plus de communications, l'conomie et l'industrie plat, tous les systmes hors service... L'enfer, quoi. dclare Yumi d'un ton maussade.
_ J'te l'fais pas dire ! Il voit de plus en plus grand notre X.A.N.A. ! C'est la version volue de sa tentative de court-circuit de la centrale nuclaire locale il y a quelques mois. Ah a, il ne lsine pas sur les moyens ! a jette un froid ! conclut Odd.
_ Odd ! T'es dprimant ! l'invectivent les autres.
_ Vous comprenez rien mon humour ! Mais blague part, on en a fait l'exprience tout--l'heure, pas facile de dsactiver des tours quand X.A.N.A. arrte pas d'en changer. Si quelqu'un a une ide lumineuse, je veux bien qu'on claire ma lanterne !
_ Moi j'ai peut-tre une ide... essaye Aelita sans s'arrter au dsastreux jeu de mots du blondinet, Jrmie, l'interface du Cinquime Territoire o on a pirat les donnes de matrialisation l'autre jour lors de notre exploration, je pense qu'on pourrait l'utiliser pour faire boguer le programme d'activation des tours, ce qui nous laisserait le temps de dsactiver celle en cours avec le code Lyok, ce qui mettrait fin l'attaque. Tu ne crois pas ?
_ Ouais... a pourrait marcher... De toute faon, on a pas trop le choix, faut bien tenter quelque chose. Ds demain matin, on retourne l'usine. Et cette fois pas de quartier !
Tout le monde acquiesce. Peu aprs, les jeunes adolescents s'endorment, serrs les uns contre les autres pour se tenir chaud (ce qui en fait rougir quelques uns).
Le lendemain, au garde--vous dans le laboratoire, les lyok-guerriers reoivent les dernires consignes de Jrmie qui fait les cent pas devant eux.
_ Donc, c'est bien compris ? La tour active hier dans le Territoire des Montagnes l'est encore. Je vais vous virtualiser assez prs pour faire peur X.A.N.A. et attirer ses monstres. Ds que la diversion prend, vous sautez de la plateforme pour atterrir sur celle du dessous puis foncez vers l'extrmit du territoire qui n'est pas loin. Pas de vhicules, je vous les rserve pour le Cinquime Territoire. Une fois l-bas, direction l'interface. Ne jouez pas les hros, a va tre une mission longue. Efficacit maximale, pertes minimales. Et une fois le programme bogu, foncez dsactiver la dernire tour, comme d'habitude. Pas de questions ? Rompez !
_ Sir, yes sir ! de rpondre en chur ses comparses en se dirigeant vers l'chelle et la salle des scanners.
_ Virtualisation ! Attention, X.A.N.A. ragit, trois escadrilles de frelions en approche de toutes les directions ! Foncez vers l'extrmit du territoire !
peine les lyok-guerriers sont-ils sur place que leur ennemi tombe dans le panneau. La situation des collgiens est nanmoins prcaire. La tour est enserre dans une valle au bout d'un sentier troit sur lequel sont apparus nos hros, faisant des cibles parfaites pour les dangereux insectes parfaitement l'aise dans ce territoire brumeux aux multiples dimensions. Suivant les consignes de Jrmie et un parcours tudi d'avance sur l'holomap, les combattants s'loignent de la tour, sautent sur un petit mont flottant et se laissent choir dans les nuages, le tout sous les tirs croiss d'une dizaine de frelions qui ne les lchent pas. L'atterrissage sur la plateforme infrieure est rude, et la corniche est troite. Se rceptionnant mal, Aelita manque de tomber dans le vide et s'agrippe dsesprment la paroi avant d'tre secourue par Yumi. Les adolescents, pourchasss par les insectes, se ruent dans un tunnel en pente, toujours sous le feu ennemi. Avant de s'engouffrer dans la grotte, Odd Della Robbia se retourne et extermine un frelion d'une flche laser parfaitement ajuste. Malheureusement pour lui, son adversaire a eu le temps de lcher un puissant jet de venin qui vient s'pandre entre le combattant et l'entre, obligeant le chat violet traverser cette flaque aux effets nfastes.
_ Odd... Moins vingt points de vie... Fais gaffe, bon sang !
_ Dsol Einstein...
De toute faon, cette pantalonnade n'a pas servie grand chose, six frelions s'engouffrent galement dans le tunnel rocheux tandis que les deux derniers font le tour de la montagne pour attendre les aventuriers la sortie... S'ensuit un change de tirs assez confus lors de la descente. Ulrich pare et renvoie tant bien que mal les coups avec son katana. Yumi perd cinq points de vie on ne sait trop comment mais pulvrise deux frelions d'un coup d'ventail ( la trajectoire assez alatoire en fonction des rebonds sur les parois). Odd s'offre galement un adversaire, c'est bien le minimum malgr le nombre de flchettes qu'il envoie dans la nature... Enfin, l'un des insectes calcule mal sa trajectoire, perd son contrle, pivote en tirant dans tous les sens, touche et tue l'un de ses pairs et finit par exploser.
la sortie de la grotte en toboggan, sportive car sous le feu crois des deux frelions qui ont fait le tour, les lyok-guerriers se ruent vers l'extrmit de la plateforme o la brume s'vapore pour laisser apparatre l'immensit de la mer numrique. Leur situation est prcaire, le sentier est troit, et les gupes virtuelles les arrosent de loin de salves de plus en plus prcises. Le jeune informaticien sort rapidement ses amis de cette situation dlicate.
_ Code : Scipio.
Une sphre blanche frappe de l'il de Lyok apparat alors et englobe les humains avant de se diriger toute allure vers la sphre centrale du monde virtuel, entoure d'une mer de donnes, soleil brillant maintenant les quatre territoires de Lyok en un tout, la forteresse de Carthage, le Cinquime Territoire.
Le Transporteur dpose ses agers dans l'Arena, grande pice circulaire, qui tournoie sur elle-mme jusqu' ce qu'un couloir s'ouvre et que les lyok-guerriers s'y engouffrent.
_ Beuh... Je ne m'y ferai jamais... gmit un Odd visiblement nauseux.
_ Pour l'instant, succs complet. exulte Jrmie depuis le laboratoire. X.A.N.A. a paniqu. Il vient de dsactiver sa tour sur le Territoire des Montagnes et d'en activer une nouvelle sur le Territoire de la Banquise. Attention, deux minutes avant la fin du compte rebours et le reparamtrage de la salle. a ne devrait pas tre trop dur, la clef est hauteur d'homme au bout d'une grande salle sur votre gauche. Soyez prudents, j'ai plusieurs ennemis sur mon radar. Prenez garde vos points de vie, moins quarante au minimum en cas de coup direct, rappelez-vous.
Effectivement, les combattants arrivent dans une vaste salle cubique aux murs bleus si caractristiques du Cinquime Territoire. Aucun obstacle sinon une demi-douzaine de rampants qui s'annoncent par un barrissement. Le combat s'engage rapidement tandis qu'Aelita, n'ayant pas d'armes, se rue droit devant elle en direction de la clef. Prenant garde ne pas tre touchs, les jeunes hros se montrent moins agressifs que d'habitude, se protgent et esquivent plus qu'ils n'attaquent et le combat trane en longueur. Ulrich, le premier, dcapite un affreux, bientt suivi par Odd qui en mitraille un qui prenait pour cible Aelita. Soudain, Yumi pousse un cri d'alerte et, faisant usage de son pouvoir de tlkinsie, propulse la jeune elfe aux cheveux roses sur le ct. Il tait temps. Un bloc s'crase l'endroit o elle aurait d se trouver.
_ Qu'est-ce qui se e ? s'enquiert Belpois.
_ Le plafond nous tombe dessus ! s'crit Yumi.
_ On se croirait dans Tbricks III renchrit Odd.
_ Collez-vous contre les parois ! Mais dpchez-vous, il ne reste que trente secondes avant le fin du compte rebours ! Et soyez prudents surtout ! ordonne Jrmie.
_ Supersprint ! Faisant fi des consignes de son ami, le jeune samoura joue de son acclration pour foncer vers la clef tandis que ses collgues se blottissent contre les murs pour viter l'effondrement apocalyptique de la salle. Zigzagant entre les blocs en chute libre, il atteint la clef cinq secondes de la fin du compte. Le cataclysme cesse aussitt et une porte s'ouvre ct d'Ulrich, qui est alors pris pour cible par les deux rampants survivants de l'boulement. Pas longtemps. Un sifflement strident alerte trop tard l'un des deux monstres qui se retrouve dcapit par un ventail, et le second ne se retourne que pour se prendre une vole de flches laser.
_ Prenez tout droit jusqu' l'ascenseur. guide le binoclard depuis la Terre.
Les lyok-guerriers arrivent alors une plateforme o ils attendent leur vhicule, qui s'annonce par un crissement mcanique mais ne s'arrte gure. Les adolescents sautent sur le bras coulissant et se laissent guider le long de la paroi interne de la sphre de Carthage jusqu' une petite avance qui traverse la paroi solide du Cinquime Territoire et ouvre directement sur l'impressionnante Vote cleste, mur de donnes sphrique spare du noyau de Lyok par un vide consquent et qui spare Carthage du reste de Lyok.
_ Attends Aelita, je programme les vhicules. Je ne contrle plus rien quand tu touches l'interface.
Tandis que les vhicules apparaissent le long du promontoire, Aelita se dirige son extrmit et se connecte l'cran qui lui donne accs toutes les donnes de X.A.N.A. et de Lyok. Bientt, la sphre de donnes se gondole en trois points et un craquement rsonne dans la Vote. Les lyok-guerriers enfourchent leurs bcanes. Dans un cri aquilin, trois superbes mantas closent. La bataille arienne peut s'engager. Les monstres commencent par lcher une salve mal ajuste en direction d'Aelita, puis se sparent pour s'occuper des humains qui les menacent. Ulrich est le premier tenter un assaut, sabre au clair. Il se rapproche dans l'angle mort d'une manta, mais au moment o il va lui er dessous, l'animal lche une flope de mines depuis un orifice ventral, obligeant le jeune homme dcrocher. Odd, quant lui, a bien du mal chapper une deuxime manta qui l'a pris en chasse. Il enchane en vain les figures ariennes pour semer son adversaire, dont il est finalement dbarrass d'un ventail bien lanc par Yumi, elle mme alors pourchasse par la crature qu'a laiss filer Ulrich et qui lui retire trente points de vie d'un seul tir. Personne ne semble alors prendre garde la troisime manta, qui se dirige vers l'interface et bouscule Aelita, l'interrompant un moment dans son travail. Alors qu'elle revient pour un second age, la crature aile est double par l'Overboard dont le propritaire lche une vole de flche sur sa cible dorsale, mettant fin cette menace. Tout cela est suivi avec inquitude par Jrmie, impuissant, depuis son fauteuil. Soudain, Aelita lance la bonne nouvelle que tout le monde attendait.
_ Jrmie ! a y'est ! J'ai intgr des dossiers parasites dans le programme d'activation des tours, X.A.N.A. ne peut plus les activer et les dsactiver sa guise, du moins pour le moment, a va lui prendre du temps pour rinitialiser tout a ! Je te rends les commandes !
_ Hourra ! lance l'intello. Yumi ! Rcupre Aelita ! J'ouvre le tunnel vers le Territoire de la Banquise. La tour active est l'ouest, au cur d'un iceberg. Et bien protge, X.A.N.A. envoie du monde maintenant qu'il se sait menac... Foncez, on va l'avoir !
La jeune japonaise rcupre sa collgue avec l'Overwing, les trois lyok-guerriers droutent ensuite la dernire manta par une srie de manuvres ariennes et se ruent hors de la Vote cleste par un tunnel de donnes que Jrmie vient de dsactiver temporairement et dans lequel le monstre ne peut pas les suivre. Quelques minutes plus tard, les quatre hros survolent les tendues ocaniques, geles et nocturnes de la banquise.
Au bout d'un long et sinueux sentier de glace serpentant dcouvert sur la calme mer d'un bleu profond se dresse une vritable tour de glace, piquete de grottes et strie d'une chute d'eau, iceberg impressionnant au-dessus duquel une aura rouge trahit la prsence de la tour active. Et partout des tarentules et des bloks.
_ Aucun abri avant l'iceberg... a va tre tendu... murmure Ulrich entre ses dents.
_ Il faut qu'on rflchisse un plan. dclare Yumi.
_ J'en ai une, de solution ! THAAUT ! hurle alors Odd en fonant, ventre l'Overboard, sus l'ennemi et droit devant lui.
_ Odd ! Attends ! lance Aelita. Il doit bien y avoir une autre mthode !
_ Bien sr qu'il y en a d'autres. rpond Ulrich en dgainant son sabre. BANZA ! Et le jeune samoura de s'lancer sur le sentier, katana au clair, de toute la vitesse de son Overbike.
_ Ah les garons... soupire Yumi en embotant avec rsignation le pas aux autres. Jrmie, dis quelque chose !
_ Quelque chose... dit le jeune blondinet depuis son cran de contrle, inquiet mais encore plus rsign que les filles.
_ Eh l ! Interdit de me piquer mes vannes, Einstein ! proteste Della Robbia, le farceur de service.
_ C'est malin... peste Aelita contre son amoureux.
_ Bah quoi, qu'est-ce que tu veux que je dise Aelita ? Ils ne m'couteront pas, de toute faon, alors... Une fois l'abri prs de l'iceberg, il sera possiblement temps de rflchir. Le dbut sera chaud, voil tout ! lui rtorque ce dernier.
Pour un dbut chaud, il est en effet bouillant. Cinq tarentules, en diffrents points de l'iceberg, dchanent soudain un feu d'enfer sur les lyok-guerriers en approche. L'immanquable Overwing est touch par une srie de tirs, Ishiyama est jecte du vhicule, heureusement au-dessus du sentier, mais Aelita y reste accroche, tant et si bien que lorsque le vhicule se dvirtualise, elle choit au-dessus de l'eau. Heureusement, Odd ton chevalier servant, Princesse , d'un demi-tour efficace, parvient la rcuprer sur son Overboard et reprendre le chemin de la tour. De son ct, la belle japonaise monte en croupe de l'Overbike dont le propritaire avait fait demi-tour.
Odd et Aelita arrivent rapidement au-dessus du glacier, aperoivent la tour, mais ne peuvent s'en approcher tant ils sont encadrs par les lasers. L'invitable arrive, le skate-board volant encaisse un tir direct, jectant ses deux occupants qui chutent lourdement sur un peron de glace au sommet de l'iceberg.
De leur ct, Ulrich et Yumi, dont la marge de manuvre est limite par l'troitesse du sentier, ont fort faire pour s'approcher de l'objectif. Ils y parviennent nanmoins, non sans mal, et leur vhicule est touch alors qu'ils sont au pied de la paroi du bloc de glace. Le samoura a juste le temps d'expdier le vhicule en direction de deux tarentules. L'une explose en mme temps que l'Overbike, l'autre esquive en faisant un pas de ct... qui la fait tomber directement l'eau. Les deux adolescents, sous un dluge de feu, courent se mettre l'abri dans la grotte derrire la cascade toute proche... pour se trouver nez--nez avec trois bloks en embuscade. La geisha, entre la premire, se voit contrainte l'immobilisme par un jet glifiant d'un des monstres qui lui immobilise la jambe gauche. En rage, elle dtruit son agresseur d'un coup d'ventail bien ajust juste avant d'tre dvirtualise par un coup bout portant. Ulrich se rue alors dans la caverne, frappe et dtruit l'un des deux bloks restants, puis enclenche une triangulaire contre son dernier adversaire qui ne sait o donner de la tte face ce triangle infernal qui semble compos de trois combattants. Un coup de katana dans l'il met fin son calvaire. Le collgien s'lance ensuite sur les plaques de glace du lac intrieur pour gagner la paroi oppose de la grotte, sur laquelle un sentier semble monter vers le sommet du glacier.
Au sommet justement, la situation est prcaire pour Odd et Aelita, coinc derrire leur bloc de glace, en vue de la tour dans une excavation en contrebas, mais sous le feu de trois tarentules. Et a ne peut que s'aggraver. Les monstres de X.A.N.A. se ruent vers la tour en empruntant les sentiers extrieurs. L'arrive surprise d'Ulrich par l'intrieur de l'iceberg change la donne. Surgissant sur la droite de la ligne des tarentules, devant la tour, il s'lance en activant son triplicata, crant ainsi deux clones qui chargent avec lui. Profitant de la diversion, la jeune elfe aux cheveux roses tente sa chance et un age en force vers l'difice en se laissant glisser le long de la paroi. Le chat violet la couvre de toute la cadence de tir de ses flches laser. Pas longtemps. Une vole d'anneaux incandescents fait exploser son abri et lui avec. Odd vient de se faire surprendre par les bloks venus en renforts des pourtours du glacier.
En contrebas, a ne va pas si mal. Les tarentules sont surprises et dsorganises par l'arrive d'Ulrich, qui se bat comme un diable et rexpdie deux monstres l'tat de poussire numrique. Il commet alors l'imprudence de fusionner ses clones. La seconde ncessaire cet exercice lui est fatale. Tous les dfenseurs de X.A.N.A. sont sur les hauteurs de la cuvette et font pleuvoir un feu d'enfer en contrebas. L'adolescent est dvirtualis, tandis que les bloks utilisent leurs rayons de glace pour crer des obstacles sur la route d'Aelita, une fois de plus seule. Ne se laissant pas prendre au bluff comme la fois d'avant, elle avance rsolument, feinte la tarentule survivante et pntre dans l'difice. Un cri de joie rsonne dans l'usine, celui de Jrmie, ttanis depuis le dbut de cet affrontement pique et qui semble soudain revenu la vie. Sur Lyok, dans la tour, s'levant au milieu des donnes, la jeune fille s'lve, atterrit sur la plateforme mdiane, appose sa main sur l'cran. Son nom apparat, puis le code salvateur, Code : Lyok. Les donnes chutent alors dans les trfonds du rseau, le halo rouge s'vapore, les monstres poussent un cri de rage. La tour est dsactive. L'attaque de X.A.N.A. prend fin.
Dans le laboratoire, l'ambiance se dtend. Odd et Ulrich sont assis contre le mur, le souffle court, sous le choc du combat intense qu'ils viennent de vivre et de la violence de leur dvirtualisation, veills par une Yumi inquite. Mais un dbat reste clore.
_ Jrmie, enclenche un Retour vers le . demande Aelita depuis la tour.
_ Est-ce que c'est ncessaire ? a renforce X.A.N.A. et vous le savez. rpond le jeune intello.
_ Peut-tre, mais il faudra plusieurs jours pour que le courant soit rtabli. Et d'ici l, il peut y avoir encore beaucoup de complications. Esprons dj qu'il n'y ait pas de victimes que nous ne pouvons pas ramener la vie. lui rplique Yumi.
Les deux lyok-guerriers blesss lvent la main pour approuver leur amie.
_ Bon, trs bien. s'incline Jrmie. Vous avez srement raison.
Quelques manipulations sur le clavier et un rayon blanc jaillit de l'holomap pour englober les quatre dimensions de ce monde.
_ Ainsi, 78% de la production franaise d'lectricit provient des centrales fonctionnant l'nergie nuclaire.
Madame Hertz enclenche alors la diapositive suivante dans l'appareil, faisant apparatre une photographie satellite de la de nuit.
_ Comme vous pouvez le constater, il faut bien toutes ces centrales pour alimenter en lectricit la socit d'aujourd'hui de jour comme de nuit. Une panne gnralise serait catastrophique.
_ Ah a ! l'interrompt impertinemment Odd Della Robbia depuis sa place ct d'Ulrich Stern, On est au courant ! provoquant un rire gnralis parmi ses camarades de classe. |
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Vainqueur de la Catgorie Quotidien : Icer
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L'chiquier
Note : L'action se droule peu de temps aprs la premire mort de X.A.N.A. (#94 Contre-attaque).
William Dunbar reprit connaissance, en plein milieu d'une des salles dsaffectes de l'usine. Il n'avait aucun souvenir de ce qui s'tait , mais il commenait avoir l'habitude. X.A.N.A. L'entit qui traait sa destine se foutait royalement de lui. Aelita lui avait avou aprs son retour que tant qu'il restait sur Terre, le programme ne pourrait plus rien contre lui car en tant que Lyoko-guerrier, il ne pouvait pas se faire contrler. William n'avait jamais t trs croyant, et se rendit compte qu'il avait bien fait.
Il tait seul. Pourtant, s'il avait t xanatifi, sa cible devait ncessairement tre un de ses amis . Donc c'tait dlibr. Le constat tait amer. Il eut envie de tout laisser tomber. Mais c'tait encore un peu tt. Alors, en soupirant, il se releva et quitta l'usine, regagnant Kadic par les gots. Le soleil se couchait.
Il devait aller les voir, il n'avait pas le choix. Mais qui choisir ? L'idal serait Yumi, mais William n'tait pas d'humeur pour une confrontation avec l'autre blaireau qui n'avait toujours pas compris qu'il avait conquis le cur de la belle avant mme que Dunbar ne change d'tablissement. Ulrich tait donc galement exclure et Odd tant dans la mme chambre, le risque tait trop grand. Il choisit Jrmie. Lui aurait des rponses claires.
Arriv devant la porte d' Einstein , il hsita. C'tait peut-tre une mauvaise ide. Tandis qu'il restait sur place, il entendit des voix. Ils taient tous chez Belpois. Il avait bien fait de ne pas entrer. Et a devenait de toute faon inutile, car les Lyoko-guerriers se remmoraient les vnements de la journe, ce qui permit l'adolescent d'avoir les rponses qu'il cherchait. X.A.N.A avait t vaincu. Franz Hopper tait mort. Et William avait effectivement t xanatifi, et laiss pour compte par la suite. En ayant assez entendu, il se retira dans sa chambre, s'croula sur son lit et s'endormit dans la minute.
- Transfert Odd. Transfert William.
...
- Scanner Odd. Scanner William.
...
- Virtualisation.
...
William Dunbar fut virtualis aux cts de son camarade sur le territoire de la banquise. Ils arrivaient temps. Aelita tait en difficult face une horde de Mantas tandis que Stern tentait en vain de stopper la progression du Kolosse vers la tour active pour viter que l'ultime rempart ne leur pose problme.
- William ! cria Jrmie. Ulrich a besoin de toi pour le Kolosse. Occupe-toi de son bras. Odd, je t'envoie l'Overboard, escorte Aelita.
- Ok ok !
Le Lyoko-guerrier s'excuta, explosant au age une Manta avec une salve d'nergie. Il pointa alors son zanbato vers le bas, s'entourant immdiatement d'une intense aura violette, et se mit lviter. Il s'envola juste au dessus du bras gauche xiphode du Kolosse. Ulrich tait dj en train de transpercer la cible sur sa face, pour l'aveugler et viter que William ne se fasse dgommer par le poing d'un monstre de plus de trente mtres. Il put sans problme planter sa propre lame dans la cible sur l'avant-bras avant de dguerpir. Le Kolosse vacilla, et s'croula au sol, dvirtualisant Ulrich au age sous son poids. William lui avait eu le temps de s'carter. Le problme, c'est qu'il avait sacrifi son pe pour venir bout du monstre et ne pouvait plus aller aider Odd et Aelita face aux Mantas. Qu'importe, il avait fait sa part du boulot.
C'est alors que la Mduse apparut comme par enchantement et l'attrapa. Dsarm, il ne pouvait rien faire part tourner le regard vers ses amis. Odd jeta un bref coup d'il dans sa direction mais prfra le laisser son triste sort pour permettre Aelita de franchir la barrire de Mantas. La Mduse relcha William. Celui-ci alors changea immdiatement d'avatar pour retrouver son cot sombre. Et son Supersmoke. Il pouvait dsormais rematrialiser son zanbato. Odd n'avait pas fait attention lui. Une erreur. Tandis que le flin luttait contre les Mantas sur son vhicule, le lieutenant de X.A.N.A lui envoya une salve en plein dans le dos. Avec un cri pitoyable, Della Robbia fut dvirtualis.
- Supersmoke !
William fona sur Aelita...
- Oh non, Jr...
... et la coupa en deux. Fin du problme. Les Mantas restantes repartirent.
Se retrouvant tout seul, William se dirigea vers un sentier adjacent la tour. Celui-ci permettait de grimper sur l'iceberg qui surplombait l'infrastructure. Au sommet de cet iceberg se trouvait un Gardien. William s'attendait trouver Yumi l'intrieur. Mais ce n'tait pas elle. C'tait une autre fille de taille moyenne, avec de magnifiques cheveux noirs et boucls. Sa tenue virtuelle tait indescriptible, mais le jeune homme constatait simplement que celle-ci n'tait pas trs colore : Du blanc constell ici et l de tches ou de traits noirs irrguliers. Elle portait galement des lunettes de la mme couleur.
William voulut lui venir en aide. C'est ce moment l que le Gardien relcha brutalement sa captive pour emprisonner le guerrier noir. Ce dernier fit le maximum pour ne pas sombrer dans l'inconscience avant de voir si la fille allait bien. Mais c'tait inutile. Il la vit peine remuer avant de cesser son combat mental.
William sursauta brutalement, en sueur. Il n'avait pas entendu son rveil. Il avait rat les cours de toute la matine, et bientt, le premier cours de l'aprs-midi s'il ne se dpchait pas. Mais c'tait au-dessus de ses forces pour le moment. Il fallait qu'il aille parler Yumi. Oh, non pas qu'il tait toujours amoureux d'elle, loin de l. La faon dont celle-ci lui avait reproch sa xanatification alors mme que c'tait de sa faute si l'adolescent avait t recrut trop tard en votant non la premire fois prouvait qu'elle n'tait pas vraiment faite pour lui. Mais il voulait tout de mme savoir si, maintenant que X.A.N.A n'tait plus, elle voulait bien rester son amie. Il n'en avait pas vraiment d'autres dans la classe. Il profita de l'heure de cours qu'il schait cette fois impunment pour se prendre une douche bien froide. Puis, peu avant que la cloche ne sonne, il descendit sous les arcades attendre que Yumi sorte de la salle de cours. Il fallait que William trouve un sujet pour l'aborder avant de glisser sur leur amiti en pril. L'extinction du Supercalculateur. Trs bon a.
Il l'aperut.
- ... Yumi.. attends.
- Hum ?
- Alors a y est vous... vous l'avez teint ?
- Euh... pas encore, les autres hsitent.
Manquait plus que a.
- Quoi ? Ils sont dingues ? Ils ne se rendent pas compte du danger que reprsente le Supercalculateur ?
Ce n'tait pas vraiment exact, X.A.N.A n'tant plus li la machine. Mais l'important tait de broder.
- Bien sr qu'ils sont au courant que c'est dangereux.
Elle confirmait quand mme ses paroles en l'air. William devait-il s'en rjouir ? Il verrait plus tard.
- Mais a ne les empche pas d'tre nostalgique... acheva Yumi.
- Et pas toi ?
- Non, je pense que la vie sera tout aussi bien sans Lyoko.
William sentit l'ouverture.
- En fait, tu es comme moi. Tu gardes toujours espoir.
Il lui prit la main. Elle la lcha.
- Sauf quand c'est une cause perdue. Allez, ciao beau gosse !
Et elle s'loigna. C'tait un chec critique pour William qui retourna dans sa chambre, dpit. Il ne savait plus quoi faire.
Le Gardien explosa soudainement, librant William. On aurait dit que la fille venait de l'anantir de son simple regard dtermin. Pour une raison inconnue, il la trouvait trs attirante alors qu'elle n'avait clairement pas un physique aussi avantageux que la belle Ishiyama. En se relevant, le Lyoko-guerrier remarqua qu'il avait retrouv sa combinaison d'origine.
- Euh, merci.
Elle ne rpondit pas. Elle marcha jusqu'au bout de l'iceberg et s'assit, contemplant l'horizon bleu. William hsita un instant, puis fini par la redre. Un dtail lui revint alors en mmoire.
- Tu dois sacrement me ressembler pour que le Gardien ait pens s'tre tromp de cible.
Elle tourna alors sa tte et commena dbuter l'esquisse d'un sourire...
William sursauta brutalement, en sueur. Il n'avait pas entendu son rveil. Il avait rat les cours de toute la matine, et bientt, le premier cours de l'aprs-midi si il ne se dpchait pas. Mais c'tait encore au dessus de ses forces pour le moment. Encore ?
Dunbar se prit la tte dans ses mains. Il venait de se faire ajourner par Yumi et tait remont dans sa chambre et puis, plus rien... et voil qu'il revivait la mme chose. Ces imbciles avaient d effectuer un retour dans le temps de quelques heures pour une raison inconnue, sans naturellement se donner la peine de le prvenir. Mais lui aussi s'en souvenait prsent. Il avait alors rv de nouveau, la suite .
Il trouva le courage ncessaire pour retourner se doucher. Mais cette fois en chemin, il croisa Ulrich et Odd en tenue sportive. Et merde.
- Hum, qu'est-ce que vous faites l ?
- Ben, mme un retour vers le n'empche pas Odd de se moquer de Jim une deuxime fois.
- Tout juste, Auguste ! On est attendu chez Delmas.
- ce propos, c'tait pour quoi ce retour dans le temps ?
- Sissi avait dcouvert l'usine. Mais c'est rgl maintenant, on va pouvoir teindre le Supercalculateur ds que les cours seront finis, rpondit son ancien rival.
- On ?
- Bah oui, lana joyeusement Odd. Jrmie, Aelita, Y...
Le chat violet la retraite s'interrompit brutalement suite un regard noir d'Ulrich.
- Bah quoi ?
William s'loignait vers les douches, la tte basse.
- Imbcile, t'tais oblig de la ramener sur le fait qu'il n'est pas invit ?
- Tu te soucies de lui maintenant ?
- On a promis Aelita.
Aelita ? William y rflchit en reprenant une fois de plus la mme douche. Mme sous la pression du groupe, elle se montrait dj plus chaleureuse. Il pourrait essayer d'aller lui parler quand elle serait seule. Ouais, il allait faire a. De toute faon, inutile de redescendre discuter avec Yumi. Il y a des choses que le retour vers le ne change pas. Les troisimes avaient gym, c'est a ?
Le problme, c'est que Belpois, maintenant qu'il n'avait plus s'occuper de X.A.N.A, ait le plus clair de son temps avec la demoiselle. Aprs avoir teint le Supercalculateur, les deux tourtereaux se sentirent obligs d'en parler pendant toute la soire. Cette nuit-l, William se coucha de nouveau seul, et compltement dpit.
</i>- Transfert William. Transfert Yumi.
...
- Scanner William. Scanner Yumi.
...
- Virtualisation.
...
Quelque chose s'tait mal . William Dunbar atterrit sur le sol du territoire banquise avec sa combinaison noire. Yumi le constata galement.
- Jrmie ? On a un problme.
- J'ai vu a oui.
- Il fallait me laisser une chance quand j'tais de votre cot... gronda William.
Et il lui envoya une salve d'nergie aprs avoir fait apparatre son zanbato. La geisha fut dvirtualise. La communication avec Belpois, interrompue.
William, de nouveau seul, se dirigea vers l'iceberg habituel. Le Gardien tait toujours l. Cette fois, ne s'approchant pas trop une fois au sommet, l'adolescent lui envoya une salve. Le monstre explosa, librant sa captive. Toujours la mme.
- Eh bien... merci, dit-elle enfin.
William fut surpris. Elle n'avait pas la voix typique des belles princesses captives.
- Qu'est-ce que tu fais l ?
Son ancienne combinaison tait de retour.
La fille porta son regard vers l'horizon. Une nouvelle fois.
- C'est...</i>
- William, William !
L'intress se rveilla en sursaut, pour la troisime fois en deux nuits distinctes. Quelqu'un tait en train de frapper la porte.
- Euh... oui ?
- Jim organise un match de foot. Faut que tu viennes mec.
C'tait Christophe.
- J'suis pas prt. C'est quelle heure ?
- Neuf heures trente. Active vieux.
Il regarda son rveil. Neuf heures moins dix. Et il avait besoin de se dfouler.
- C'est bon, j'arrive.
Vingt-trois minutes plus tard, William tait sur le terrain avec les autres. Kadic organisait parfois des matines sportives le week-end et elles taient ouvertes tous les lves. Jim valorisait la moyenne de ceux qui jouaient avec l'esprit sportif.
- Il est o Morales ?
- Il est parti chercher les maillots. Il veut que nous formions les quipes en attendant.
L'ancien Lyoko-guerrier regarda autour de lui. Il n'y avait que deux autres secondes part William et Christophe M'Bala. La plupart des prsents taient des troisimes. Dont bien entendu, Odd, Ulrich, et plus surprenant, Jrmie. cot de lui se tenait un lve qu'il n'avait jamais vu.
La formation des quipes, en l'absence d'adulte, se fit difficile et dans un joyeux bordel. Le professeur d'E.P.S. revint.
- J'peux savoir ce que vous fabriquez ? lana-il aux lves.
- Ben... les quipes, rpondit Romain Le Goff.
- Ce capharnam, cette gabegie, t'appelles a choisir toi ?
- J'ai dj entendu a quelque part... dclara Ulrich.
- Pas moi, soupira William.
- Je prend les choses en main, gronda GI-Jim. Vous allez tre rpartis selon vos notes en sport.
Il examina plus attentivement les joueurs qui avaient rpondus prsent. Il bloqua sur l'lve inconnu.
- Toi, tu m'dis quelque chose. Ton nom ?
- Belpois. Patrick. Je suis de age Kadic pour le week-end, je peux participer ?
- Hum, oui, on a besoin de toi pour avoir le compte. Je me disais aussi, je voyais Belpois bis de prsent. Tu vas pouvoir enfin muscler autre chose que ton cerveau, hein Jrmie ?
Le blondinet baissa les yeux.
- Bon.
Jim sortit une feuille de format A7 et deux marqueurs. Il mit bien six minutes faire la feuille de match, qu'il prsenta finalement tous. Le schma tait nanmoins trs clair.
- Kantaoui, Maillard, vous serez les capitaines de vos quipes respectives. Je vous laisse aller vous changer aux vestiaires.
L'quipe de William obtint le maillot bleu ray de blanc, l'original de Kadic, tandis que l'quipe adverse reut un maillot rouge avec des rayures noires.
- C'est bte a, lana Odd Ulrich suffisamment fort pour que l'intress entende. William devrait jouer avec nous, ce maillot lui irait mieux.
- Odd !
Le cri de rappel l'ordre venait des gradins. C'tait Aelita, qui regardait son cousin avec une expression agace. William n'avait pas fait attention elle. Jrmie tait peut-tre sur le terrain cette fois, mais malheureusement, Yumi tait prsente aussi en spectatrice. L encore, il ne pouvait pas aller lui parler.
Della Robbia n'ajouta rien et se dirigea vers le vestiaire avec les autres. William fit de mme avec sa propre quipe. Avant de parler stratgie, ils attendirent qu'Anne-Sophie les rejoigne. L'quipe rouge avait quitt le vestiaire pour ca dehors.
Jrmie posa un papier sur la table basse du local.
- Approchez, j'ai demand son papier Jim.
- Bien jou Belpois, flicita Mohamed, le dsormais capitaine d'quipe.
- a ne va pas tre facile, dit Chris. Il a mis Emmanuel et Matthias en dfense centrale.
- Oui, approuva Johnny. Mais regardez, il a fait pareil de notre cot avec toi et William.
- Les secondes vont jouer les murs, commenta milio.
- Je trouve l'offensif tout aussi quilibr, ajouta Romain. Entre Ulrich, Tho et Titi , a va dpoter.
- milio aussi sait comment s'y prendre, ajouta Mohamed.
- Il faut accentuer nos efforts du cot droit, conseilla Jrmie. Julien refuse toujours de porter des lunettes malgr ses problmes de vue, et Sophie ne court pas trs vite.
- Oui, j'y compte bien, approuva Thierry.
- Qu'est-ce qu'il vaut au goal, Della Robbia ? demanda Christophe.
- On s'en tire srement mieux avec Nicolas. Ce poste lui convient merveille d'ailleurs. Pas de stratgie. Alors qu'Odd est plutt petit.
Le larbin de Sissi tait en effet assis non loin, l'air absent.
- a va aller, Anne-Sophie ? questionna William, inquiet.
En effet, la cinquime semblait bien fragile. Johnny, qui avait pourtant un niveau de moins, tait bien plus grand qu'elle.
- Euh... oui, oui, pas de soucis.
- On est l Willy au pire, rassura Chris.
- Faites bien attention leur duo offensif, leur dit Romain. Ulrich et Tho ensembles, c'est trs dangereux.
- T'inquite mec.
- Sur ce, allons-y, ordonna leur capitaine.
L'quipe bleue rejoignit leurs adversaires sur le terrain. Les milieux offensifs Pierre Franois et Alexandre Ppin avaient l'air bien srs d'eux.
Au bord du terrain, Milly Solovieff et Tamiya Diop, les journalistes, avaient ramen de quoi filmer et commenter la rencontre. Jrmie leur a la feuille de match.
- Voil qui s'annonce trs serr, dbuta Milly une fois l'quipe de Mohamed en place. Le duo Tho-Ulrich contre Thierry Titi Suars.
Jim fit signe Emmanuel et Mohamed d'approcher. Il proposa un pile ou face pour savoir qui allait tirer le coup d'envoi. Mohamed devina juste, mais laissa ses adversaires commencer.
- Prts les jeunes ? N'oubliez pas, le football est la poursuite de la guerre par d'autres moyens.
- Qui a dit a ? demanda Pierre Franois, incrdule.
- Je l'ai lu dans The Times.
- Vous lisez The Times m'sieur ?
- J'prfre pas en parler.
Et le surveillant donna le coup d'envoi.
- Engagement d'Ulrich pour Tho, commenta Milly. La balle est immdiatement remise aux milieux offensifs tandis que les attaquants s'engouffrent dans le camp adverse.
- Dis donc Milly, tu as progress en foot depuis la dernire fois ! s'exclama Yumi depuis les gradins.
- Une journaliste doit toujours tre au top, Ishiyama, lui rpondit la jeune fille avec un clin d'il. La japonaise lui rendit un sourire amus.
Grce un "une-deux", Pierre et Alexandre avaient esquiv Thierry et milio. Mais Mohamed, aid de Johnny qui assurait vachement pour son ge et Romain qui marquait Alexandre, reprit le ballon Pierre Franois.
- milio !
- Superbe rcupration du capitaine Mohamed Kantaoui ! s'exclama Tamiya en s'approchant du micro, qui envoie la balle en avant sur son camarade milio.
Milly ajouta :
- Mais c'tait sans compter la taille de Thomas qui lui permet de dvier le ballon d'un coup de tte pour Tho ! Celui-ci dborde sur le cot droit, dribblant les Belpois sans problme.
- Willy ! Occupe-toi de Stern, lui envoya Chris.
En effet, ce dernier se devait d'aller bloquer Tho, laissant Dunbar avec Anne-Sophie pour marquer son rival qui attendait le centre.
- Sans X.A.N.A, tu n'es pas de taille, lui souffla-il.
Cette action ne pourrait pas le confirmer puisque Christophe M'Bala, avec un tacle tout fait rgulier, reprit seul la balle Tho.
- Dsol mec !
- Bravo Christophe ! flicita Tamiya.
- toi Patrick !
Le cousin de Jrmie n'tait pas spcialement dou en football mais il avait un esprit combatif similaire celui de M'Bala. Et tout comme lui, il savait s'am. Il parvint er Jolivet avec un grand pont, se rapprochant dangereusement des cages adverses.
- Yes !
Emmanuel sentit le danger.
- Ducroc !?
- Ouais.
- Arrte-le.
- Ouais !
Matthieu fit barrage. Patrick ne se sentait pas de taille et fit une e en retrait pour Romain. Alors que ce dernier contrlait le ballon, le capitaine adverse fit une remonte, laissant Matthias au marquage de Thierry, et lui subtilisa l'objet.
- L'quipe bleue perd la balle, analysa judicieusement Milly. Celle-ci est remise Ulrich.
- ez la balle Thierry ! hurla Tamiya.
Le match du cot des commentateurs prenait une tournure intressante. Milly tait pour l'quipe rouge cause de son gros faible pour Ulrich tandis que Tamiya tait suspecte de craquer pour la star de l'quipe bleue, Titi .
L'ancien samoura remontait rapidement le terrain, liminant sans difficult Johnny qui tentait de l'arrter, et moins facilement, Mohamed.
- moi de jouer, dit William, plus pour lui-mme.
Il se rua la rencontre de Stern, une expression de dfi sur le visage. L'action se droulant prs de la ligne de touche, il ne pourrait pas tenter un dbordement cot gauche. Mais William se laissa ab par le fait qu'Ulrich semblait se diriger de ce cot quand mme. Il comprit trop tard qu'il venait de subir un grand pont.
- Amateur.
Pourtant, son adversaire perdit le ballon. Anne-Sophie s'tait place de l'autre cot, coupant de fait la trajectoire de la balle avant qu'Ulrich ne puisse la rcuprer, et fit immdiatement la e son capitaine.
- Flicitations Anne-Sophie ! lana William. Mais comment as-tu pu anticiper son mouvement ?
- C'est Jrmie qui m'a conseill de me placer l.
Christophe et William se tournrent vers leur quatrime dfenseur. Celui-ci releva ses lunettes.
- C'tait prvisible.
Mohamed leva le pouce dans leur direction avant de er la balle milio.
- Sur cette magnifique rcupration d'Anne-Sophie Munier, l'quipe bleue ree l'offensive, observa Tamiya. milio Rodriguez se joue des milieux de terrains tandis que Thierry subit toujours un solide marquage dans la surface.
L'attaquant de pointe de l'quipe bleue tait en effet encadr par Ducroc et Maillard. Matthias dcida de les laisser pour attaquer milio, qui ne s'y attendait pas et envisageait dj d'exploiter le point faible de Julien. Il n'avait pas le choix.
- Walker !
Johnny tait l en soutient. Il dborda sur la droite suite la e en profondeur de son coquipier, ce qui eut pour effet d'liminer Julien au age, sans qu'il n'y ait hors-jeu. Le temps que Matthias rectifie sa trajectoire, le prtendant de Yumi aurait dj utilis l'un de ses deux choix possibles : centrer sur Thierry qui tait marqu par deux grands joueurs, ou tirer de cet angle ferm.
Il en privilgia finalement un troisime : Maintenant que Burrel se redirigeait vers lui, milio tait dmarqu.
- Oh, milio Rodriguez se retrouve en position de tir ! hurla Tamiya.
Celui-ci n'hsita pas et tira de toutes ses forces dans le tas. Emmanuel manqua de recevoir la balle en pleine tte, mais esquiva temps. Le ballon a aussi quelques centimtres de Ducroc, ce qui le fit bien flipper.
- Euh... ouais ? s'exclama-t-il.
Odd avait de bons rflexes. Dignes d'un chat, peut-tre. Il se glissa devant le ballon, tentant de le stopper. Mais son corps dont l'indice de masse corporelle faisait polmique pour savoir s'il tait svelte ou maigrichon, ne a en tout cas pas la puissance de la frappe. Il valdingua dans les buts avec le ballon. Jim siffla.
- But ! cria Tamiya. La dfense de Maillard, trop occupe surveiller Titi , en est venue ngliger la menace du milieu offensif adverse !
Thierry hocha la tte. La stratgie que les deux attaquants avaient monte discrtement entre eux avait parfaitement fonctionne.
- Bravo Johnny ! cria une certaine japonaise en l'applaudissant.
Ce dernier rougit fortement. Sa remarque attira l'attention de William. Il se mit faire le point sur Yumi intrieurement, nouveau. Il n'tait non seulement plus amoureux, mais n'avait finalement aucune envie d'tre ami avec cette fille. Le sens moral de William avait profondment chang depuis son retour sur Terre. Or, l'asiatique tait tout de mme une sacre hypocrite, avec ses reproches alors qu'elle tait, elle-mme, la principale fautive de sa capture. cause d'elle, il avait rat plusieurs mois de sa vie.
- H Dunbar, secoue-toi ! somma son capitaine.
- Et m...
Plong dans ses penses, il n'avait pas vu l'engagement adverse. Tho et Ulrich taient bien dcids galiser.
- C'est trop tard ! cria Tho.
Il amora une e en cloche, pour Ulrich qui tait dj derrire l'ancien lieutenant de X.A.N.A. William, troubl par ce qu'il venait de raliser, tait clou sur place. Alors, chose incroyable, Anne-Sophie bondit, attrapant au vol le ballon que Tho venait de cder avant que celui-ci ne prenne trop de hauteur.
- Jrmie avait encore raison ! s'exclama-t-elle.
L'attaquant rouge, paralys son tour par ce contre inattendu, ne reprsentait plus aucun obstacle la petite cinquime.
- Mais... c'est impossible...
- Ducroc !? appela de nouveau Maillard.
- Ouais ?
- Euh, non rien, tromp. Franois, Ppin, stoppez-moi a.
Anne-Sophie, pousse par les acclamations de Christophe, William, Jrmie, Patrick et mme Aelita et Yumi, semblait possder une nergie folle. Comme si elle tait... xanatifie. Elle dribbla seule les milieux adverses trop confiants, mais se fit intimider par la taille de Matthias et d'Emmanuel, qui taient lycens aprs tout. Elle tenta un tir en visant la lucarne droite, mais Odd repoussa aisment la balle du poing. Le ballon fut envoy du cot des gradins... sur Aelita. Surprise, elle le reut sur le crne.
- a va Aelita ? demanda Yumi.
La fille aux cheveux roses secoua la tte avant de rpondre.
- Oui, oui... mais je vais aller dans ma chambre chercher un Efferalgan.
C'tait le moment o jamais. William devait tout prix la suivre, et lui parler avant qu'elle ne revienne. Mais s'il quittait le terrain comme a, Jim ne le lui pardonnerait pas avant la fin du cycle scolaire. Il fallait une ide.
Pendant qu'il rflchissait toute vitesse, Johnny joua la touche mais celle-ci, en direction de Thierry qui n'avait toujours pas touch le ballon, tait un peu molle. Sophie parvint l'intercepter, et la balle se retrouva bien vite dans les pieds d'Ulrich. Bien sr ! William savait comment lier l'utile l'agrable sur ce coup. Il voulut laisser er Ulrich et le tcler par derrire mais celui-ci fit finalement la e Tho qui parvint liminer Romain et Christophe.
- Ulrich !
Il centra.
- On va enfin voir si tu peux t'en sortir sans ta fillette, aboya Ulrich.
William n'hsita pas. Il envoya un discret mais puissant coup de coude dans la figure de Stern.
- Argh !
Celui-ci se prit immdiatement la tte entre les mains. Nicolas attrapa le ballon lui-mme. Jim siffla.
- Faute ! Dunbar, carton rouge. Tu sors ! Et on va avoir une bonne explication la fin du match, compte l-dessus garon.
Le fautif n'prouva aucun remord. Le regard de Yumi, mi-chemin, entre la surprise et la haine le fit jubiler en prime.
- Je le prfrais dbile ! lana Matthias.
- Mec, pourquoi t'as fais a ? lui demanda Chris.
- Pour avoir des rponses.
Et il quitta le terrain. Ds que l'attention de GI-Jim fut reporte sur le match, il fila l'anglaise vers les chambres. Heureusement qu'il avait eu la bonne ide de mmoriser celles de ses anciens amis.
Il ne frappa pas, craignant qu'Aelita ne le fasse pas entrer s'il devait avouer son identit. La jeune fille tait en train de chercher un mdicament dans sa trousse pharmacie.
- Aelita ?
- Qu... Ah !
- Pourquoi tu gueules comme a ? lui demanda William, deux doigts de craquer.
L'ancienne gardienne de Lyoko se ressaisit.
- Oh non, excuse-moi William mais c'est que... enfin, la dernire fois...
Elle se racla un instant la gorge.
- La dernire fois que tu es entr dans ma chambre, c'tait pour m'enlever...
L'adolescent baissa la tte. Que pouvait-il dire pour se dfendre ? Il ne s'en souvenait mme pas.
- Euh... tu veux quelque chose ?
Il releva les yeux.
- Te parler.
Elle sentit son expression que ce n'tait pas le moment de ref.
- Je comprends. Mais va te changer d'abord. Je t'attends ici, promis.
Il n'avait pas vraiment le choix, il devait la croire sur parole. Et puis il se sentirait plus l'aise dans ses fringues.
Il revint dix-sept minutes plus tard. Il en avait profit pour changer sa tenue habituelle contre d'autres vtements qu'il jugeait plus l'image de sa nouvelle personnalit. Un jean bleu classique, mais pas dlav, un T-shirt blanc avec des motifs noirs et une veste bleue de la mme couleur que le pantalon. Les deux adolescents s'assirent sur le lit.
- a va ? demanda Aelita, inquite.
Il esquiva cette question imbcile.
- Dis-moi, pourquoi vous m'avez ramen ?
La fille de Hopper ouvrit des yeux ronds.
- Comment a ?
- Eh bien, pourquoi m'avoir sauv des griffes de X.A.N.A ? Vous ne m'avez laiss aucune chance de payer ma dette et maintenant qu'il est mort, je ne la rembourserai jamais.
Elle affichait une expression nettement embarrasse.
- C'est dire... on s'en voulait de t'avoir entran la-dedans.
- C'est tout ?
- ...
- Aelita !
- Mais... non... tu manquais sans doute Yumi.
Une excuse digne de Poliakoff dans le contexte.
- Tu plaisantes, rassure-moi ?
C'tait sans issue et William le savait. Ils ne l'avaient ramen que dans leur intrt. Parce que la rplique ne tenait pas la route, que ses parents se posaient trop de questions, ou mme qu'il tait trop handicapant continuellement affronter sur Lyoko. Habilement, elle saisit la perche pour dtourner la conversation.
- Elle finira par te pardonner. Laisse-lui un peu de temps.
- Je m'en fiche. Je ne veux plus entendre parler d'elle. Et je n'ai rien me reprocher. Elle n'avait qu'a me faire confiance plus tt. D'ailleurs, je commence rver d'une autre fille.
- Oh, raconte-moi a.
William se fit volontairement peu prcis sur le contexte, pour viter d'avoir expliquer qu'il dgommait ses amis sur Lyoko dans la premire partie du songe.
- Cela fait trois fois de suite que je rve d'une mme fille, dans un endroit qui existe vraiment. Cela ne me semble pas tre une concidence.
- Mais, une fille de Kadic ?
- Probablement pas.
Aelita rflchit.
- trange ton histoire. Mais ce que je peux te conseiller, c'est de ne pas ngliger tes rves. Les miens ont une importance toute particulire mes yeux...
- Super. J'en suis donc rver ma vie au lieu d'avoir la vie de mes rves.
William se releva, et se dirigea vers la sortie :
- J'essayerai de parler aux autres, lui promit Aelita tandis que celui-ci refermait la porte de sa chambre.
Les autres. C'tait trop tard cette fois. Et puis le simple fait d'avoir leur parler pour qu'ils changent d'attitude prouvait qu'ils ne jouaient pas dans la mme cour que William.
Comme midi approchait et que la faim du Lyoko-guerrier l'empchait de rflchir, il se dirigea vers le rfectoire. Aprs s'tre restaur, il croisa Jim sur le chemin du retour.
- Dunbar !
...
William quitta le bureau du proviseur. Quatre heures de colle. Deux pour la conduite antisportive sur Ulrich et deux pour avoir lev le camp sans autorisation. Mais il s'en fichait compltement. Il en avait marre de Kadic. Il allait suivre ses rves.
Empruntant le age du gymnase, il se rendit l'usine. Il slectionna le niveau -3 sur le monte-charge. Arriv dans la salle du Supercalculateur, il le ralluma. Ce n'tait pas compliqu, il n'y avait qu'une seule poigne actionner. Il r-emprunta l'ascenseur pour arriver au niveau -1, le labo. Se virtualiser, en diffr qui plus est, risquait d'tre difficile. Heureusement, Jrmie laissait toujours traner ses notes et il se souvenait vaguement des manipulations effectues par Aelita.
Il lui fallut bien trois quarts d'heure, mais il y parvint enfin. C'tait l'important. Il emprunta alors l'chelle pour accder l'tage infrieur et attendit dans le scanner prprogramm qui se referma finalement sur lui. On est jamais mieux servi que par soi-mme pensa-t-il, avant de jouer la scne mentalement, bien que totalement purile :
- Transfert moi.
...
- Scanner moi.
...
- Virtualisation.
... William apparut sur le territoire de la banquise, non loin d'un certain iceberg qu'il commenait bien connatre pour l'avoir rv par trois fois. Tout s'tait donc parfaitement droul, et William se trouvait l'endroit prvu avec sa combinaison d'origine. Elle l'attendait, il en tait certain. Il se mit alors gravir lentement la pente de glace qui menait au sommet. Le ventre nou, il arriva en haut. Il avait presque peur de regarder. Dans un lan de folie, il s'y rsolut finalement.
Mais il n'y avait personne. |
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